APC : halte au populisme, une autre organisation est possible !

Dans un contexte social tendu, la campagne du syndicat majoritaire pour l'arrêt des Activités Pédagogiques Complémentaires est pour le moins malvenue et ce pour plusieurs raisons. Pour le Sgen-CFDT, la problématique réelle est celle de la reconnaissance du temps de travail effectif des enseignants.

Tout d’abord, pour le Sgen-CFDT, ce n’est pas la question des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC) qui est problématique mais celle du temps de travail des collègues qui dépasse 40 heures de moyenne par semaine selon les propos mêmes de la Ministre.

Vouloir supprimer les APC : un mauvais calcul !

Il s’agit donc bien de reconnaître tous les temps de travail des enseignants, quelles que soient les tâches, et non  de remettre en cause un dispositif d’accompagnement personnalisé qui est souhaitable pour tous.

A l’heure où certains parlent de remettre les enseignants au travail, où l’on parle de suppression de postes de fonctionnaires, cette revendication de suppression renvoie encore une fois une mauvaise image de la fonction publique.

Pour le Sgen-CFDT, c’est donc  donner des bâtons pour se faire battre !

Pourquoi l’APC est importante ?

APC
APC : un temps de travail en petit groupe !

Pour le Sgen-CFDT, il s’agit  de repenser le temps de travail à l’école dans toutes ses spécificités. Celui des enseignants comme celui des enfants.

L’APC permet de par ses trois axes possibles une diversité inédite des approches pédagogiques : travail en petit groupes, avec les animateurs des Temps d’Activités Périscolaires – TAP -, avec des outils numériques… Elle laisse aussi et surtout à l’équipe enseignante une autonomie importante pour penser et adapter le dispositif aux enfants qui vont fréquenter ce temps de présence élève.

La question n’est donc pas de travailler moins face élèves mais bien de travailler mieux ! Face à des élèves disponibles, en rendant le temps d’enseignement efficace et en croisant les regards. Et ce n’est surtout pas en enlevant du temps d’enseignement !

Une autre utilisation de l’APC est possible !

L’APC y a ainsi toute sa place notamment quand il s’agit de ne pas faire de l’aide personnalisée mais de travailler à un projet de classe, d’écoles en petits groupes. Dès lors, c’est un autre enjeu qui se joue entre l’enseignant et l’élève, une relation de confiance qui peut s’installer.

Ensuite, pourquoi ne pas regrouper les heures d’APC sur une période donnée dans le cadre d’un projet précis ? Et pourquoi pas avec les animateurs sur les Temps d’Activités Périscolaires ?  Rien ne l’interdit, bien au contraire ! Ainsi, supprimer l’APC en fin d’année civile du fait de la fatigue accumulée des adultes et des enfants et la regrouper à un autre moment plus favorable est une possibilité.

Rien n’interdit non plus à deux enseignants de classes différentes de regrouper leurs élèves pour mettre en place des temps d’APC communs sur la base de jeux, en utilisant les outils numériques dont dispose l’école. Les enseignants sont assez imaginatifs pour créer des temps différents, agréables pour tous, enfants et enseignants. Il faut leur faire confiance !

 

Il faut reconnaître le temps de travail véritable des enseignants !

Supprimer les APC comme le demande le syndicat majoritaire, c’est annoncer que ce temps est inutile pour les élèves. Une démarche dangereuse actuellement. Cela, d’autre part, ne résoudra en rien la reconnaissance du véritable temps de travail des enseignants.

Pour le Sgen-CFDT, c’est bien sur la base de 1607 heures annuelles qu’il faut poser le débat pour mettre en lumière tous les temps et notamment ce temps invisible que le Ministère n’ose pas encore reconnaître dans sa totalité.