Pourquoi faire grève dans les écoles du 44 mardi 11 octobre ?

Pourquoi faire grève mardi 11 octobre ?
Pourquoi demander le retour à la seconde saisie de vœux et le vœu géographique facultatif ?

  • Une situation détériorée depuis la mise en place de nouvelles règles de mouvement

Depuis deux ans, les rentrées sont catastrophiques pour un nombre très important de personnels et d’écoles. Hier, l’Inspecteur d’Académie expliquait ça par des problèmes techniques, aujourd’hui, il parle de relations avec le SIDEEP sans réussir à convaincre le Sgen-CFDT et l’intersyndicale. Si problèmes techniques il y avait en 2015, ils auraient dû être réglés en 2016 ; quant au SIDEEP, il avait déjà la gestion des personnels lors des mouvements 2013 et 2014 et ça n’a pas posé de problèmes

En revanche, ce qui est indéniable, c’est le constat que tous ces dysfonctionnements coïncident avec la décision de l’Inspecteur d’Académie, dès son arrivée, de changer les règles du mouvement contre l’avis unanime des organisations syndicales.

  • Des objectifs bien loin d’être  atteints, des engagements non respectés

Pour l’Inspecteur d’Académie, la saisie unique des vœux et le vœu géographique obligatoire devaient «  favoriser une sécurité et une stabilité des équipes pédagogiques par un plus grand nombre d’affectations à titre définitif lors de la phase principale ». Il se portait « garant de l’équité d’affectation », il parlait d’une « gestion des ressources humaines plus satisfaisante et bienveillante à l’égard des personnels ». Il n’en a rien été, bien au contraire :

  • les nouvelles règles n’ont pas permis de limiter le nombre de personnels restant à nommer à l’issue de la première phase ;
  • l’impossibilité pour les personnels de formuler des vœux lors de la seconde phase ne permet plus la stabilité des personnels nommés sur les postes à titre provisoire ;
  • l’engagement de l’administration d’examiner de manière spécifique les 5 premiers vœux pour permettre cette stabilité n’a pas été respecté ; les recours formulés par les personnels n’ont obtenu aucune réponse ;
  • la désorganisation des mouvements 2015 et 2016 a conduit à une iniquité dans les affectations ;
  • les conditions de rentrée vécues par de nombreux personnels sont tout sauf de la bienveillance à leur égard.

 

  • Le vœu géographique obligatoire, une mesure inefficace qui ne permet ni l’équité, ni la stabilité

Les vœux géographiques sont un dispositif essentiel pour les personnels débutants au plus faible barème. En revanche, pour d’autres personnels, ce n’est souvent ni dans leur intérêt, ni dans celui du service ; son caractère obligatoire ne permet pas de générer plus d’affectations à titre définitif, voir plus haut.

Les organisations syndicales ont obtenu que les nominations sur vœu géographique peuvent l’être à titre provisoire, et c’est légitime : comment imposer à quelqu’un d’être nommé à titre définitif sur un poste qu’il n’a pas demandé, un poste dont l’attribution est inéquitable*, de perdre les bonifications acquises pour obtenir un poste dont il ne voudrait pas.

C’est un obstacle à la stabilité quand ces personnels nommés sur  un vœu géographique lors de la première phase :

  • demandent légitimement à y être affectés à titre provisoire ;
  • obtiennent un poste non souhaité alors même que ce poste était demandé par un personnel avec un plus faible barème ;
  • ne peuvent plus être affectés sur le poste qu’ils occupaient à titre provisoire l’année précédente (poste fractionné, poste spécialisé …)

 

  • La suppression de la seconde saisie et ses conséquences négatives pour les personnels et le service

De nombreux personnels sont nommés  de manière aléatoire sur leur vœu géographique ; ceci exclut tout choix de poste et se fait de manière inéquitable* ; c’est un obstacle à la stabilité.

Un certain nombre de postes spécialisés sont pourvus à titre provisoire après la première phase. Ils pouvaient auparavant être demandés lors de seconde phase par des personnels volontaires, ce n’est souvent plus le cas désormais.

La seconde saisie de vœux permettait une meilleure adaptation de l’affectation à la quotité de travail, les personnels  à mi-temps formulant des vœux dans  une liste de supports à 50%. Les affectations de personnels à mi-temps sur des supports à 100%, et l’inverse, multiplient le nombre de corrections à effectuer et compliquent le travail des services.

La seconde saisie nécessitait  la publication des supports à pourvoir. C’était l’occasion pour les organisations syndicales, pour les personnels de relever des oublis ou des anomalies qui pouvaient alors être corrigées de manière anticipée.

 

*  La gestion informatique des affectations sur vœu géographique conduit à attribuer les postes les moins demandés aux personnels au plus fort barème