En thé-rapie (la criiiiise !)

En chinois, le mot CRISE est composé de deux caractères. Le premier caractère « danger » représente un homme au bord d’un précipice. Le second, souvent associé au vocabulaire des machines, signifie opportunité/chance lorsqu’il est associé à 会.

Thérapie : comment sortir de la crise ?

Yves Reuter écrivait récemment que pour sortir d’une crise on pouvait s’y prendre au moins de deux manières : « s’en sortir le plus rapidement possible en y laissant le moins de plumes » et « s’en sortir, en améliorant les fonctionnements, en ayant respecté les personnes et en faisant en sorte que cela risque moins de se reproduire. »

Nous avons encore les deux pieds dans cette crise qui met en lumière nos zones d’ombre : un fonctionnement pyramidal descendant de l’Institution Éducation Nationale. En effet, dans un contexte nécessitant souplesse et réactivité, cette dernière ne cesse de produire injonctions contradictoires et contrôles infantilisants plutôt que de faire confiance à celles et ceux qui font ; des espaces mal pensés pour des enfants qui y passent des journées qui peuvent aller jusqu’à 10-11 h ; une logique de programmes scolaires délivrés au même rythme et au même âge ; un exercice du métier encore très solitaire ; etc.

Aurons-nous le courage, la volonté de prendre ce temps du bilan et de l’introspection ?

thérapie

Apprendre suppose de passer par des phases inconfortables pendant lesquelles on remet en question ce que l’on savait, ou croyait savoir. Une crise, un deuil, un accident peuvent ainsi devenir des occasions de prise de conscience. Ce n’est pas automatique, car la courbe du deuil nous apprend que ses étapes sont universelles. Mais elles ne sont pas forcément suivies dans le même ordre ou dans leur intégralité par tout le monde.

Le choc (sidération), le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation sont les phases identifiées par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross. Le chemin de la thérapie est fait de régressions, de piétinements, d’atermoiements, mais aussi de bonds en avant, de progressions.

Inviter ses émotions à prendre le thé…

Reconnaître et accueillir ces phases peut permettre de mieux les vivre. Mais aussi d’apprendre à métaboliser ses émotions (Inviter ses émotions à prendre le thé, selon l’image du psychologue John Gottman) et ainsi de progresser sans cesse. Un travail sans fin, au sein duquel la joie d’apprendre sera toujours au rendez-vous…

Sur le même thème, en avril 2020 : https://paysdeloire.sgen-cfdt.fr/actu/un-eloignement-qui-rapproche