L’évaluation en question

Contrôle en cours de formation (CCF), évaluation formative, évaluation continue

La dernière circulaire du 26 février 2018, sur l’évaluation de l’EPS au Bac Professionnel, nous invite à revisiter les différentes modalités d’évaluation utilisées dans nos pratiques scolaires.

La circulaire précise que « Le CCF vient ponctuer chaque unité de formation. Les dates des contrôles sont définies et précisées par chaque établissement de formation. 

Ce contrôle (CCF) ne peut être confondu avec une évaluation formative qui renseigne l’élève sur l’évolution de ses apprentissages, ni avec une évaluation continue qui se déroule tout au long du processus d’enseignement« .

Ces précisions nous semblent intéressantes. Il ne s’agit pas d’exclure l’une ou l’autre des formes d’évaluation, mais d’être conscient de ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et quand on le fait… et d’en informer les élèves. Comme nous le rappelle Hadji (2015)

« Ce qu’est fondamentalement l’évaluation : un outil de pilotage ».

L’évaluation au service d’une intention pédagogique et éducative

Méard et Bertone (1998), en partant de l’EPS (éducation physique et sportive) mettaient par exemple en lien la différentiation et l’évaluation formative. « L’objectif de la différentiation est que l’élève en constatant une évolution de son niveau de jeu « substitue » une comparaison temporelle (entre ce qu’il faisait avant et ce qu’il fait maintenant), à la comparaison spatiale habituelle (entre ce qu’il fait et ce que font les autres) ».

En tant qu’enseignants, nous devons donc sans doute nous interroger sur l’enjeu et la finalité de ce pilotage par l’évaluation. Par exemple :

– Est-ce que l’enjeu de mon évaluation est de juger pour décider ? Ou d’informer pour aider ?

– Est-ce que j’évalue les réussites ou les échecs?

– Dans mes enjeux et procédés d’apprentissage, est-ce que ce sont les résultats qui à la fin doivent être différents, ou les durées d’apprentissage?

-L’évaluation que je propose permet-elle à l’élève de se situer dans le temps sur son évolution, ou lui permet-elle de se situer par rapport à une norme extérieure, référencée à groupe donné? (…)

Ces questionnements qui animent chaque enseignant, devraient peut-être aussi être posés dans les réflexions actuelles sur la réforme du Bac, sur les « prérequis » pour l’entrée dans le supérieur.

L’enseignant comme l’institution, doivent être clairs sur ce qu’ils enseignent, et ce qu’ils évaluent et pourquoi ils le font. Ils ont, en outre, le devoir d’en informer les élèves.

https://ressources.sgen-cfdt.fr/thematique/evaluation/

Charles Hadji, L’évaluation à l’école . Pour la réussite de tous les élèves. Nathan 2015. ISBN : 9782091222707

http://www.vousnousils.fr/2015/11/12/charles-hadji-evaluation-meilleure-pire-choses-578604