Recueillement

Le temps du recueillement. Recueillir, accueillir ses émotions. Pour éviter de les projeter. Pour éviter la contagion.

Nous ne pouvons pas nous empêcher d’essayer de comprendre… Comprendre au sens de « rendre compréhensible » et pas « compréhensif ». Comment on a pu en arriver à un tel acte ?

Mais d’abord, prenons le temps de nous recueillir. Accueillons nos émotions et « invitons-les à prendre le thé », comme le recommande John Gottman.

« Bienvenue ma colère. Entre, assieds-toi. Tu montes, tu montes, tu m’envahis, là… De quoi as-tu besoin ? »

« Salut à toi tristesse. On va pleurer un bon coup ensemble ? Ça devrait nous faire du bien… »

« Tiens… Bonjour ma peur. Qu’est-ce que tu viens faire là ? Quelle est ton intention ? Pas sûr de te laisser t’installer… ».

« Dites donc, vous vous réunissez un peu trop souvent à mon goût, en ce moment… Et le taux de positivité me semble élevé… La contagion fait rage ».

Dans un texte de 2005, quatre chercheurs expliquent les liens et différences entre l’empathie et la contagion émotionnelle en partant de l’observation du comportement d’adolescents violents.

On peut notamment en retirer que la contagion émotionnelle est une forme d’empathie qui est là dès le plus jeune âge (pensons à la contagion des bébés qui se mettent à pleurer). Ensuite, on apprend petit à petit à la réguler en se mettant à la place de l’autre (« se placer sur la colline de l’autre » dit Isabelle Padovani) mais sans se confondre avec l’autre à l’instar du « thérapeute qui doit, en quelque sorte, ressentir la colère, la peur ou la confusion de son client sans pour autant les éprouver (Rogers, 1957). On peut ainsi se représenter l’empathie comme un « partage » plus ou moins intense mais toujours « mesuré » de l’émotion de l’autre ».

L’hommage de Catherine Nave-Beckti à Samuel Paty

Témoignage sur le site du CRAP-Cahiers pédagogiques