Sections européenne et orientale : des incohérences dans les textes !

Les textes sur les nouvelles modalités d’évaluation pour le baccalauréat ont été publiés par le ministère pendant l’été. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les services ministériels ne sont pas au point sur les Sections Européennes et de Langues Orientales (SELO).

Les dysfonctionnements dus à  la mise en place précipitée de la réforme du lycée et du bac semblent sans fin. Ainsi, c’est actuellement l’évaluation des élèves suivant un enseignement en section européenne ou orientale qui pose problème. Quelle différenciation entre les SELO et DNL ?

Une cacophonie dans les textes des SELO et DNL

Dans sa note de service parue le 28 juillet, le ministère prévoit que : « La note globale attribuée à l’évaluation spécifique de contrôle continu pour l’obtention de l’indication Section européenne ou de langues orientales ou DNL est prise en compte sans pondération dans le calcul de la moyenne, sur le cycle terminal, de langue vivante A ou B ». En clair, les notes obtenues par les élèves lors des évaluations dans les Disciplines Non Linguistiques étudiées en langue étrangère compteraient dans la moyenne de langue vivante pour l’obtention du baccalauréat.

Au-delà du flou sur la manière de comptabiliser tout cela, le vrai problème est celui de la cohérence de l’évaluation. En effet, intégrer les notes de DNL dans les moyennes de Langue Vivante n’a aucun sens pédagogique. En effet,  les évaluations de DNL se basent en majorité sur des compétences et connaissances de disciplines par définition autres que les langues vivantes, même si elles se pratiquent en langue étrangère.

Plus inquiétant encore… La note de service « Choix et évaluation des langues vivantes étrangères et régionales et des disciplines non linguistiques à compter de la session 2022″ précise : « Lorsque l’un des enseignements dont la moyenne annuelle est prise en compte pour le baccalauréat (histoire-géographie, enseignement scientifique en voie générale, mathématiques en voie technologique) est suivi en discipline non linguistique, la moyenne de DNL correspondante est prise en compte pour l’examen, en lieu et place de l’enseignement, avec le coefficient prévu par la réglementation pour cet enseignement. »

Cette note de service propose donc une manière de prendre en compte les DNL tout aussi absurde et incompatible avec la note du 28 juillet ! Ici, les notes de DNL remplaceraient les notes des disciplines du tronc commun étudiées en français. Quid des notes obtenues dans les évaluations de ces disciplines en français ? Quid des DNL appuyées sur des disciplines de spécialité ?

Une clarification et une véritable politique en faveur des sections européenne et orientale nécessaires…

Le Sgen-CFDT demande donc de clarifier rapidement  la manière dont les notes de SELO et de DNL compteront pour le nouveau bac à compter de la session 2022. Nous demandons aussi un retour à des choix plus simples et pédagogiquement plus cohérents pour ces sections linguistiques.

Une prise en compte des notes de SELO et/ou de DNL hors SELO au même titre que les enseignements optionnels serait la meilleure solution. Ce serait plus simple  tant en termes de simplicité et de clarté qu’en termes pédagogiques.

En effet, les élèves s’inscrivant en sections linguistique font preuve d’un véritable engagement sur l’ensemble de leur scolarité au lycée. Cela mérite une reconnaissance à sa juste valeur dans le calcul du baccalauréat. Ces notes ne doivent donc pas être intégrées dans une autre moyenne ou remplacer les notes d’une autre discipline. Elles doivent compter au même titre que les autres options.

Le Sgen-CFDT réclame toujours une politique plus ambitieuse en faveur de l’enseignement des langues. Pour cela, il faut une politique volontariste (et donc financée) qui ne concerne pas seulement les « bons » élèves.  En particulier, une meilleure différentiation entre les SELO et DNL serait la bienvenue.

Pour aller plus loin…

Nos revendications pour les SELO et les DNL sont disponibles ici.