CTSD 44 second degré – 11 mars 2020

Au CTSD 44 du 11 mars 2020, le Sgen-CFDT a défendu les personnels : reforme des retraites, coronavirus, revalorisation, E3C, les sujets qui fâchent ne manquent pas.

Déclaration du Sgen-CFDT au CTSD 44 second degré du 11 mars 2020

CTSD 44 second degré

Telechargez la déclaration préalable du CTSD du 20 mars

Une réforme des retraites à coup de 49-3

Le recours du gouvernement au 49.3 est révélateur de l’incapacité de la représentation nationale d’aller au fond des débats sur une réforme fondamentale qui touche à l’un des principaux piliers de notre système de protection sociale. Le texte a été enrichi par quelques 200 amendements issus de la majorité et de l’opposition. La CFDT déplore néanmoins que ses deux principales revendications n’y figurent pas :

  • aucune avancée sur l’extension des mesures pénibilité aux charges lourdes et aux gestes répétitifs,
  • aucune clause de sauvegarde garantissant aux agents de la fonction publique qui n’ont pas ou très peu de primes de ne pas subir de perte à la retraite lors du passage au nouveau système.

En l’état, le projet de réforme des retraites ne répond pas aux enjeux de justice sociale.

Revalorisation des enseignants

Dans le cadre de la réforme des retraites, la deuxième phase de discussions qui se termine cette semaine, se doit d’assurer les compensations indispensables au maintien du niveau de pension des générations nées après 1975. C’est aussi une opportunité sérieuse d’obtenir une revalorisation globale et légitime pour tous les enseignants.

Le Sgen-CFDT dénonce le décrochage salarial des enseignants depuis 30 ans, son impact sur leur pouvoir d’achat et sur l’attractivité du métier. C’est pourquoi, le Sgen-CFDT défend une revalorisation de tous les enseignants et exige qu’elle ne soit assortie d’aucune contrepartie de nature à augmenter le temps de travail ou à intensifier le travail.

Combien de missions déjà assurées aujourd’hui par les enseignants, sans reconnaissance financière ou temps alloué ? Il n’est nul besoin de rajouter des tâches pour justifier une revalorisation. Sur ces points, le Sgen-CFDT demande une stricte équité entre les enseignants du 1er et du 2nd degré.

Nous verrons si le Ministère des comptes publics applique son véto…

Coronavirus

S’agissant du droit de retrait, pour le Ministère, la simple crainte du virus ne justifie pas de cesser son travail et d’exercer un droit de retrait tel que prévu par l’article 5-6 du décret n°82-453 du 28 mai 1982.

Le Sgen-CFDT rappelle à l’employeur ses obligations de veiller à la sécurité et à la protection de la santé des agents. Il doit prendre les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité et protéger leur santé physique (et mentale). La continuité du service public d’éducation ne peut en aucun cas de faire au détriment de la santé au travail des agents, notamment les agents particulièrement fragiles face au virus. Quel rôle tient la DSDEN dans la gestion de cette crise ?

Au-delà, cette situation rappelle à chacun l’importance d’une politique de prévention sur les lieux de travail et pour chaque collectif de travail.

L’accès des agents aux registres, la mise à jour annuelle du document unique d’évaluation des risques, sous la responsabilité du chef de service, d’établissement, ou de l’IEN, n’en sont que plus importants ; tout comme le besoin pour chacune et chacun d’avoir les bonnes informations et de pouvoir échanger sur l’ensemble des questions liées à la prévention dans un service ou un établissement.

E3C

Faute d’avoir écouté une partie des personnels et accepté des pistes de simplification pour les E3C, le Ministère est aujourd’hui confronté à un « grand bazar ». Après les blocages et les tensions dans les lycées, vient le temps des bugs de correction et des déchirements prévisibles au sein des commissions d’harmonisation. Cette perte de temps et d’énergie doit cesser avant le déroulement d’une deuxième session qui s’annonce tout aussi abracadabrantesque.

Le Ministère doit réagir pour redonner du sens à un Bac qu’il a voulu lui-même rénover, sans temps ni moyens.

Pour le Sgen-CFDT, il faut supprimer totalement les E3C et mettre en place un bac avec 40 % de

« vrai » contrôle continu. Basé sur des notes portées par les enseignants de toutes les disciplines, y compris les options, dans différents cadres d’apprentissages avec des modalités variées, un tel contrôle continu présenterait l’avantage de la simplicité. Que le Ministère fasse vraiment confiance au professionnalisme des enseignants.

Si rien ne change, les personnels et le service public d’Éducation ne sauraient être tenus pour responsable d’un désastre prévisible.

Concernant les conditions d’accueil des élèves handicapés et des élèves allophones

Nous sommes déjà intervenus sur ce sujet en CTSD en mars 2019, en octobre 2019 lors du bilan de rentrée et en janvier 2020 à ce sujet. Et nous continuerons.

Depuis la loi de 2005, l’école s’est largement ouverte à l’accueil de tous les élèves. Reconnaître et accepter la différence, accompagner l’autre sont des valeurs essentielles d’émancipation bénéfiques à tous. Le Sgen-CFDT estime  cependant que les moyens sont insuffisants. Il reste encore beaucoup à faire pour que cette école inclusive soit effective.

Certes, 21 heures sont attribuées par ULIS dans la DHG des établissements et consacrées aux heures durant lesquelles les élèves d’ULIS sont  rassemblés. Cependant, lorsque ces élèves d’ULIS sont inclus dans les autres classes, des effectifs à 28 ou 30 élèves passent alors à 30 ou 32 élèves, sans compter les AVSH parfois présents. Difficile d’enseigner et d’apprendre dans de telles conditions.

Dans le département, rien qu’au niveau 6ème, ce sont 18 collèges qui accueillent des ULIS et qui ont des effectifs supérieurs à 27 élèves par classe. Ces 18 collèges dépassent donc potentiellement la barre des 28 élèves en 6ème dès qu’il y a inclusion d’élèves d’ULIS dans ce niveau.

Le Sgen-CFDT vous demande de tenir compte de ce fait dans l’ouverture et la fermeture de divisions.

Le Sgen-CFDT Pays de Loire s’interroge sur les écarts entre Académies sur les moyens alloués : 21 heures par ULIS dans la DHG pour l’Académie de Nantes, 25 heures jusque là dans celle de Reims ou encore 1 élève de classe ULIS comptabilisé dans les effectifs d’établissement comme un élève d’ une classe ordinaire dans l’Académie de Lyon.

Nous saluons la création de 5 postes de PE référents allophones itinérants pour le 2nd degré. Pourriez-vous nous faire un point, hors UP2A, sur la répartition des moyens FLS dans les établissements du 2nd degré de Loire-Atlantique ?

Création et suppression de postes

Au CTSD du 27 janvier, vous nous annonciez la création de 20 ETP en collège pour faire face à la hausse démographique de 521 élèves. A ce jour avec 34 créations pour 24 suppressions le différentiel est de +10 postes au lieu des 20 annoncés. Comment l’expliquer vous ?

La baisse des effectifs dans certains lycées explique-t-elle à elle seule le différentiel de -25 postes en lycée ?

Nous poserons des questions concernant plus particulièrement certains établissements au cours de cette instance.

AED

Pour finir, et pour nous répéter, un certain nombre de collègues nous font remonter la détérioration du climat scolaire dans leur collège (insultes, agressions, introduction de drogue), détérioration aggravée par un nombre d’AED insuffisant. Nous tenons également à rappeler que les AED exerçant en REP ou REP + ne bénéficient d’aucune prime…