Le confinement vu par une stagiaire du 2nd degré

Les stagiaires vivent une année bien spéciale... Cette fin d'année précipitée occasionne de nombreux questionnements pour ces futurs enseignants.

Des craintes : titularisation et affectation

Les plus grandes inquiétudes en tant que stagiaire tournent principalement autour de la titularisation et des mutations. Les modalités de validation pour les stagiaires ne sont pas encore officiellement annoncées à cette date… Une incertitude difficile à vivre en temps de confinement… Comme nous le dit, Emilie, une stagiaire de l’académie de Nantes en Eco-Gestion. « Je suis la seule à ne pas avoir été visitée. Cela devait tomber la semaine du confinement. Je n’ai donc pas eu de visite ».

Et l’après ? La titularisation en région parisienne…

« Une affectation en région parisienne, encore confinée… Je me demande si je pourrai y aller cet été pour chercher un logement. J’appréhende aussi la rentrée de septembre avec le virus… Pourrons-nous faire des activités de groupe avec des élèves, les faire travailler sur ordinateur ? »

Pendant ce temps, l’INSPE continue…

Un sentiment de surcharge dans le cumul des enjeux de l’année est très présent.

« L’Inspe nous a beaucoup demandé de travail cette année, et cela a continué pendant le confinement.

On commence à trouver notre rythme seulement au bout de un mois de travail à distance. Et pourtant c’est en mars qu’on nous en a le plus demandé. Les mois de mars et avril étaient très épuisants car nous avions beaucoup de dossiers à rendre. Sachant que les bibliothèques étaient fermées, que nous n’avions ni accès aux lectures, ni de données de terrain pour avancer ».

 » Au quotidien j’ai la «chance» de ne pas avoir d’enfants à m’occuper. Je tire mon chapeau à tous les collègues qui avaient le travail à distance avec leurs élèves, plus le travail avec leurs enfants, plus le travail INSPE « .

Un point d’appui : l’équipe et les élèves !

« Je n’ai pas eu de difficultés au niveau du statut de stagiaire, y compris pendant cette période de confinement. J’ai été bien entourée par ma tutrice et les autres collègues de l’INSPE.

Pour la continuité pédagogique, je me suis appuyée sur de nombreuses ressources sur internet, manuels en ligne gratuitement, classe virtuelle du CNED, réseaux sociaux pour échanger avec les élèves (snapchat, whatsapp), et la plateforme Google drive et Google classroom (plus ergonomique que elyco).

J’ai choisi l’option de ne pas donner trop de travail aux élèves (terminale STMG) pour ne pas les perdre. Résultat : 64/70 élèves actifs et qui ont rendu des travaux. Je suis très contente de ce lien !

Je trouve la situation moins fatigante maintenant que j’ai trouvé un rythme de travail. Je n’ai plus les 3h de trajet par jour que j’avais auparavant. En revanche les élèves me manquent. Et c’est un peu décevant et frustrant pour une première année de pratique professionnelle ne pas avoir suivi des élèves comme on l’aurait voulu jusqu’au bout. »

Le métier d’après…

Émilie ressent une certaine prise de conscience de la part du public sur notre métier « finalement les professeurs sont importants alors qu’ils sont souvent dénigrés ». Elle imagine qu’à l’avenir, « des classes 35 élèves ne seront peut être plus possibles. On aura peut-être des classes avec un nombre suffisant d’élèves pour qu’on puissent s’occuper de tous un peu plus individuellement qu’avec 35… »

Le Sgen-CFDT accompagne les stagiaires sur toute leur année de stage et les aide à préparer leur mutation pour leur première affectation. Cette année encore plus que les autres, le suivi et le soutien de nos jeunes collègues s’avère essentiel !