Conseillers conseillères pédagogiques, Professeur·e des écoles formateurs et formatrices, Formateurs formatrices à l’Inspé, Coordo REP/REP+, MAT ACEN…

Toutes ces fonctions ont des points communs : plus de missions à effectuer et des rémunérations qui ne sont pas toujours à la hauteur.

2023 10 19 CSA Formation reporté

Des missions de plus en plus nombreuses

Dans le tableau-des-personnels-dont-les-indemnités-sont-revalorisées-mai-2023, certaines personnes comme les chargé·es de missions de formation manquent.

Par ailleurs, voici un tableau qui récapitule les-indemnités-de-tutorat. Cela permet de s’y retrouver avec les codes de mise en paiement des gestionnaires. En septembre, les DSDEN envoient aux services gestionnaires tous les postes qui nécessitent une indemnité. Cependant, cela met du temps à se mettre en place. C’est pour cela qu’il faut attendre souvent novembre, voire décembre pour recevoir enfin ses indemnités. Il y a bien sûr rétroactivité.

Conseillers et conseillères pédagogiques

Les formateurs ont de plus en plus de missions à assurer. Officiellement, les CPC ont les mêmes lettres de mission (quand ils les ont). Les réalités sont pourtant très diverses. Ainsi, les CPC ont des missions de pilotage, administratives ou politiques qui les éloignent de la pédagogie pour laquelle ils et elles se sont engagé·es. La crise Covid a encore renforcé ce sentiment. En effet, on a vu des CPC obligé·es de compter et distribuer les masques et autotests.

On a pris nos voitures personnelles pour faire le tour des écoles de la circonscription et distribuer les masques !

Les CPC sont deux par circonscription. Ils doivent assurer le suivi de 4 constellations chacun. Ces formations concrètes qui aboutissent à de réelles séquences utilisables en classe sont un bon outil. Elles sont généralement appréciées des collègues quand ils sont volontaires à y participer. Cependant, elles demandent un gros temps de préparation et de suivi aux CPC. Ils et elles devraient y passer 75 % de leur temps minimum. Les autres missions se cumulent tellement qu’ils et elles ne peuvent plus y consacrer que 50 % de leur temps. Les équipes qui ont eu une constellation l’année n devraient avoir un suivi l’année n+1. Dans la réalité, ce n’est souvent pas fait faute de temps.

Parmi les autres missions, on peut citer : formations REP/REP+, les animations pédagogiques, la mise en place des CLA, le contrôle de l’instruction à domicile, la participation à la mise en place de la carte scolaire, la gestion des tensions dans les classes, médiateur dans les écoles, la gestion des ressources humaines quand les IEN ne veulent plus y aller, l’écoute des collègues en mal-être…

Quelques liens

Conseiller pédagogique, qui est-il , que fait-il ?

Retrouvez l’article Sgen + sur les CPC. Lisez la circulaire de 2015 sur les missions du CPC.

Les conseillers pédagogiques REP/REP+ sans prime REP/REP+ ?

Conseillers, conseillères pédagogiques : des missions à recentrer !

Conseiller pédagogique : je veux pouvoir exercer mon métier

Revalorisation

Conseillers pédagogiques : une revalorisation en perspective, enfin ! Effectivement, cela circule également ici et là. Donc oui, l’arrêté du 13 décembre précise bien que l’indemnité des CPC va passer de 1500 € à 2500 € en 2023.

Pour la prime REP/REP+, les CPC en bénéficient depuis janvier 2023. Cela va fonctionner comme pour les IEN : si sur la circo, il y a des écoles Rep ou Rep +, alors les CPC bénéficieront de l’intégralité de la prime. Le montant de la prime des CPC est légèrement inférieure à celle des IEN et enseignants. Les CPD par contre pour le moment ne sont pas concernés.

PEMF : Prof des Écoles Maîtres·ses Formateur·trices

Tuteurs de PE stagiaires, késako ?

Il faut valider le CAFIPEMF.

Note d’informations aux candidats CAFIPEMF

Pour s’inscrire, c’est ici.

MAT : maîtres et maîtresses d’accueil temporaires

Les MAT doivent désormais accueillir de stagiaires beaucoup plus de jours. De plus, ils et elles doivent assurer des formations. S’ajoute à cela, le fait de ne pas avoir su les conditions auparavant. En effet, les collègues devaient se positionner sur ces demandes avant d’en connaitre les conditions (heures, rémunération, temps, formation, etc.).

Indemnité

Une indemnité de 150 à 300 € par étudiant accordée aux personnels assurant le tutorat des étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement et de l’éducation. Cette indemnité relève des textes relatifs à la rémunération des agents publics participants, à titre accessoire, à des activités de formation des personnels. Le taux de rémunération est de 150 € pour le tutorat d’un SOPA en M1 et de 300 € pour le stage accompli par les étudiants en M2 non lauréats d’un concours. Ces rémunérations sont cumulables avec les indemnités allouées pour le tutorat de stagiaires.

Selon les étudiant·es accompagné·es

> M1
– si un seul tuteur a suivi l’étudiant M1, sur l’ensemble des 3 semaines, il percevra 150 €
– 3 tuteurs ont suivi l’étudiant M1, chacun effectuant 1 semaine, ils percevront chacun 1/3 des 150 € soit 50 €
– 1 tuteur a encadré 2 étudiants sur 1 semaine, il percevra 50 € par étudiant

> M2
– un seul tuteur suit un même étudiant sur les deux stages SO et PA, il doit être rémunéré pour chaque étudiant M2 suivi en totalité soit 300 €

Ces indemnités ont mis du temps à arriver. Suite aux actions du Sgen-CFDT des Pays de Loire, elles ont enfin été versées sur le salaire du mois de novembre. Si vous ne l’avez pas eue, contactez-nous à nantes@sgen.cfdt.fr.

L’arrêté du 7 mai 2012 prévoit une fourchette comprise entre 100 et 800 € pour la rémunération des actions de tutorat. Le taux de rémunération du tutorat d’un SOPA est fixé dans ce cadre à 150 € par étudiant.

Le versement intervient en une seule fois après service fait sans proratisation de son montant en fonction de la durée et des modalités d’organisation du stage (groupé ou filé). Dans l’hypothèse où un même enseignant est chargé du suivi de plusieurs stages au cours de l’année scolaire, chacun des stages ouvre droit au versement d’une indemnité au taux précité.

Pas de raison qui conduise à diminuer l’indemnisation. Donc la meilleure solution en cas de baisse des indemnités est d’écrire un recours gracieux à la DSDEN en se référant à la circulaire du 10/10/2014 et d’attendre la réponse qui pourra (ou pas) faire l’objet d’un recours au TA éventuel.

Fatigue et culpabilité

Les CPC n’ont pas le temps de préparer leurs formations comme ils et elles le souhaiteraient. Ils et elles sont parfois mal accueilli·es par des équipes méfiantes. La confiance n’est pas toujours facile à construire. Ils et elles peuvent être taxé·es d’être de bons petits soldats…

Nous sommes les portefaix des défaillances de l’institution.

Les CPC arrivent souvent dans des écoles où les collectifs sont en miettes. Ils·elles font tampon, font de la médiation à la place des réseaux PAS. Ils et elles ont parfois l’impression d’être livré·es en pâture aux collègues.

Les CPC subissent comme les autres enseignants des injonctions contradictoires difficiles à vivre.

Nos revendications

Il faudrait un 3ᵉ CPC dans chaque circonscription pour soulager le binôme actuel. Quand on réfléchit aux missions indispensables et à celles qui le sont moins, c’est très difficile de trancher. Alors comment alléger les semaines des CPC autrement qu’en recrutant un 3ᵉ CPC ? Il faut aussi recentrer leurs missions vers la pédagogie.

Dans le 44, la Dasen annonce le recrutement de 5,5 postes de CPC. Cela semble une bonne chose. Cependant, ce recrutement se fait en supprimant en parallèle 5,5 postes de référents mathématiques qui assuraient les constellations maths. Le bénéfice de ces recrutements ne va pas être flagrant.

Les CPC nouvellement recruté·es devraient bénéficier d’une formation de formateurs. Certains n’ont jamais été formateurs et formatrices avant d’arriver sur ce poste et c’est très difficile pour eux.

Le régime indemnitaire des CPC n’est pas à la hauteur de leur investissement dans toutes ces missions. Pas d’Isae, pas de prime informatique, pas de prime REP/REP+, des déplacements énormes peu remboursés… Tout compte fait, les CPC se retrouvent avec une perte de salaire de 300 à 400 € net par mois. Beaucoup préfèrent partir. Il faut donc revoir à la hausse le régime indemnitaire des CPC.

Qui a droit à l’Isae ?

Comme souvent dans la belle maison de l’Éducation Nationale, il y a le cadre règlementaire… et les us et coutumes locales…

Voici le cadre règlementaire : La perception de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (Isae) est subordonnée à l’exercice effectif des fonctions enseignantes et de direction y ouvrant droit. En particulier au suivi individuel et à l’évaluation pédagogique des élèves, au travail en équipe et au dialogue avec les familles. Les enseignants qui, en raison des fonctions qu’ils exercent, sont exclus, partiellement ou totalement, du bénéfice de l’Isae, bénéficient cependant d’un régime indemnitaire ad hoc.

Ainsi, les personnels enseignants exerçant les fonctions de coordonnateur de réseaux d’éducation prioritaire REP+ et REP, quant à eux, perçoivent, outre les indemnités de sujétions REP+ et REP à taux plein, sous réserve qu’ils exercent dans une école ou un établissement y ouvrant droit, une NBI de 30 points (soit 1 686 €). Donc, les CPC comme les coordos REP-REP+ sont officiellement exclus de l’Isae… Pour autant, à la lecture des missions qui ouvrent droit au versement de l’Isae, on se rend bien compte que les coordos REP-REP+ effectuent bien certaines de ces missions. Par exemple, sur l’académie de Nice, ces personnels touchent 30 points de NBI + indemnité REP+ (à hauteur d’un mi-temps) + Isae…

Il y a alors matière à « négocier » localement… mais en gardant à l’esprit que le cadre national ne le permet pas…

Pour aller plus loin…

Au niveau national, le Sgen-CFDT est bien conscient du manque d’attractivité et de reconnaissance.
Voir notre tribune du 13 septembre 2021.