La direction d’école : un engagement massif, une reconnaissance insuffisante

Afin de mieux comprendre les réalités du métier de direction d’école, un questionnaire a été adressé aux directrices et directeurs des Pays de Loire. Les réponses dressent un tableau précis du temps de travail des directions d’école. Charge de travail très importante, réunions régulières organisées en dehors du temps scolaire, décharge d’enseignement jugée largement insuffisante par la majorité, et un sentiment croissant de surcharge administrative.

Les données recueillies permettent de mesurer l’ampleur de l’investissement demandé aux directrices et directeurs :

• Nombre de réunions de direction organisées par les IEN : la plupart évoquent environ 3 réunions annuelles, mais ce chiffre varie fortement selon les circonscriptions, certains allant jusqu’à 8 ou 10 réunions.

• Temps consacré aux réunions : elles se tiennent majoritairement le soir ou après la classe, parfois sur temps de décharge, plus rarement sur temps scolaire (prérentrée…)

• Décharge d’enseignement : près de 70 % jugent leur décharge insuffisante ou largement insuffisante. Seules quelques réponses font état d’une décharge totale ou satisfaisante.

• Temps de travail hebdomadaire estimé : la plupart des réponses se situent entre 45 et 55 heures, avec un minimum déclaré de 25 heures (cas isolé) et des pointes dépassant 55 heures selon les périodes (rentrée, élections, dispositifs institutionnels).

Ces chiffres illustrent une réalité : la direction d’école repose sur un volume horaire massif, très largement supérieur aux obligations statutaires d’un enseignant.

Les verbatims des directeurs et directrices mettent en lumière plusieurs thèmes récurrents :

• Un besoin urgent de décharge accrue : beaucoup réclament plus de temps libéré de classe, voire une décharge complète, afin de pouvoir remplir sereinement leurs missions.

• Une aide administrative jugée indispensable : nombre de réponses insistent sur la nécessité d’un poste pérenne de secrétariat ou d’assistance, pour déléguer la gestion des bases de données, les relations avec la municipalité, les convocations ou la coordination des AESH.

• Une accumulation d’injonctions : les directeurs dénoncent des projets et dispositifs toujours plus nombreux (Educonnect, évaluations, protocoles divers), qui s’ajoutent aux missions essentielles.

• Une forte variabilité locale : selon l’IEN, la taille de l’école ou la présence d’un soutien ponctuel (EVS, services civiques), les conditions de travail peuvent varier, accentuant le sentiment d’inégalité.

Dans l’ensemble, les témoignages traduisent une usure professionnelle liée au décalage entre les responsabilités confiées et les moyens réellement disponibles.

Une reconnaissance encore trop limitée du temps de travail des directions d’école

De cette enquête ressort une impression claire : les directrices et directeurs d’école travaillent beaucoup, souvent trop, et se sentent insuffisamment soutenus. La décharge d’enseignement est le levier central identifié par tous pour améliorer la situation. À cela s’ajoutent deux revendications fortes : un renfort administratif pérenne et une reconnaissance statutaire et salariale à la hauteur des responsabilités.

La direction d’école apparaît ainsi comme une mission essentielle au bon fonctionnement du service public d’éducation, mais fragilisée par un manque chronique de moyens et une reconnaissance encore trop limitée.

 RIS Direction d’école – mercredi 15 octobre 2025

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