Le Chah est parti…

Nous venons d’apprendre que le Dasen de Loire-Atlantique partait le 3 mai, en plein mouvement de personnels, en plein confinement.

Ma première réaction : « Pu…rée, un signal de plus envoyé par le haut de pyramide : nous on s’en fiche du calendrier scolaire, on fait nos petites affaires et nos mutations quand ça nous arrange (alors que les PE doivent attendre la fin de l’année), catastrophique ». Et puis après avoir respiré un bon coup, je me suis dit que c’était finalement une bonne nouvelle : le chef ne sert à rien. Il peut partir du jour au lendemain, ses fonctions peuvent être prises par d’autres et tout peut continuer !

Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de dire que l’administration ne sert à rien ou que même, la personne occupant le poste de DASEN ne sert à rien. J’avais déjà tenté de dissiper cette confusion dans cet article. Nous sommes même sous-administrés sous certains aspects. Les services ont payé cher certaines réorganisations et manquent de personnels pour assurer leurs tâches (pensons par exemple à la gestion des AESH dont le nombre a considérablement augmenté sans que les moyens suivent).

La précision me semble très importante. Il revient aux fonctions du DASEN de coordonner certains projets, il peut être un relais utile du département auprès du niveau régional, il peut être un médiateur important en cas de désaccord dans les services (et pas « ses » services) et reçoit les organisations syndicales pour régler certaines tensions. Mais un tel départ vient nous rappeler qu’il n’est pas irremplaçable et que ses fonctions peuvent être réparties collégialement. La fonction de sur-moi paternaliste, utile quand on a entre 3 et 7 ans pour progressivement intégrer la loi, n’a peut-être plus lieu d’être et pourrait aider à moins infantiliser les n-1, n-2 et n-3 quand les n s’en vont…

Autrement dit, le Chah est parti, que vivent les fonctions utiles du Chah, et que disparaissent les voitures, places de parking, cravates et autres attributs symboliques du pouvoir.

Je vous prie de croire, mesdames et messieurs, à mon attachement au service public d’Education.