Dans la commune de Saint-Herblain, par ailleurs bien engagée, pour la pratique physique et culturelle des enfants, une mesure a été prise dans le sens d'une réduction de l'encadrement des classes à la piscine au premier degré dans le cadre du "savoir nager ".
Il est urgent de maintenir la priorité du savoir nager dans les quartiers populaires.
De 3 à 2 groupes dans l’apprentissage du savoir nager
Les contraintes de sécurité sur l’encadrement du public et l’augmentation de la démographie chez les scolaires amènent la mairie
à envisager un redéploiement des moyens.
Il a été décidé, dans le cadre d’une réorganisation des services des MNS, de réduire l’encadrement des classes de 3 à 2 MNS, sans prise en compte au préalable, des spécificités des structures et quartiers concernés.
Cette mesure inquiète fortement les acteurs engagés dans les apprentissages des élèves.
Une position confédérale pour défendre les apprentissages, le développement de l’enfant, et les conditions de travail des acteurs
L’entrée interprofessionnelle de la CFDT a permis d’interpeller la mairie en posant un regard global sur le parcours de l’enfant et de l’élève, tout en prenant en compte les conditions de travail de l’ensemble des personnels engagés sur des territoires fragilisés.
Le projet jusqu’ici mis en place pour les enfants, est le fruit d’un travail collaboratif entre les enseignants et les MNS. Il vise les apprentissages moteurs des élèves, ainsi que leur émancipation et leur insertion sociale et culturelle.
Particulièrement sur les territoires défavorisés, sans l’école, les enfants non-nageurs, ont très peu l’occasion d’apprendre à nager, voire de se rendre à la piscine. En outre, plus l’enfant va avancer dans l’adolescence, plus il lui sera difficile d’assumer auprès de ses pairs cette non acquisition, et d’affronter le milieu aquatique. Le « savoir Nager » est pourtant un incontournable dans l’acquisition du Socle commun de compétences, de connaissances et de culture. Dans ces secteurs éducation prioritaire, « Le savoir nager », pour une part non négligeable des élèves, n’est pas acquis en fin de cycle 2 , voire en fin de cycle 3 (le collège accueille encore environ 30% de non-nageurs)
Un dialogue enfin amorcé…
La CFDT, par ses représentants Interco-CFDT (MNS) et du Sgen-CFDT (personnels d’éducation) s’est mobilisée sur cette décision.
Bien conscient des efforts budgétaires qu’il convient de faire dans la période, les représentants ont insisté pour être consultés sur la stratégie des réformes à entreprendre et celle-ci en particulier. La Ville n’a pas répondu à la demande de la tenue d’un groupe de travail avec les agents, et a tardé à répondre à la demande d’entretien.
Les représentants ont fini par être reçus le 7 juillet par l’adjoint aux personnels et les responsables des services. A noter que les élus à l’éducation, destinataires du courrier initial, n’étaient pas présents.
Les propositions de la Ville : les associations comme compensatrices des réduction de moyens éducatifs…
La Ville, en réponse a rappelé les raisons qui l’ont amenée à réduire ce taux d’encadrement : nécessité d’un accueil public renforcé, augmentation du nombre de classes sur la commune, absence de perspective de nouvelles piscines sur l’agglo, un taux d’encadrement bien au-dessus de la réglementation. La Ville reconnait cependant la problématique particulière du « savoir nager » dans les territoires fragilisés socialement et économiquement.
Un début d’avancée grâce à la mobilisation de la CFDT
Soucieuse d’agir auprès de ces enfants, la mairie a mobilisé les ressources associatives pour proposer des stages gratuits sur les vacances en direction de ce public. Elle vise aussi plus de mixité sociale sur les stages sportifs ouverts à tous. Ces deux mesures impliquent un repérage des enfants non nageurs.
Pour le Sgen-CFDT, ces mesures, intéressantes, ne sont pas suffisantes mais seulement complémentaires à une action éducative scolaire de qualité. Les classes réparties sur 3 groupes amènent une qualité de travail enseignants/MNS, bénéfique aux apprentissages de tous les élèves, qu’il nous semble nécessaire de conserver. Les enseignants et MNS qui suivent les élèves sont en outre les plus à mêmes de repérer les difficultés liés à l’engagement dans le milieu aquatique. Le milieu associatif ne doit pas compenser une réduction de moyens éducatifs.
A la fin de la réunion, la Ville a maintenu sa décision relative à l’encadrement des scolaires 1er degré. Cependant, suite à nos échanges, elle a ouvert une marge de négociation pour les écoles « fragiles » en évoquant un éventuel renfort sur l’encadrement du Cycle 2 à partir de décembre.
Propositions de la CFDT :
– Continuer la réflexion sur l’organisation du travail des MNS en apportant des propositions à la Ville qui permettrait de maintenir 3 MNS sur le temps scolaire.
– Mobiliser l’ensemble des équipes éducatives autour d’une pétition transmise à la ville, et associer les
équipes de circonscription. (135 signatures ont été réunies. Nous irons déposer la pétition le 5 octobre)
Présente de façon interprofessionnelle la CFDT agit au plus près des acteurs pour défendre le service public et l’accès de tous les enfants à la culture, dont font partie les pratiques physiques et le savoir nager.