La CFDT Éducation s’engage contre les VSS

55% … c’est la part des femmes qui déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) au travail. Plus de la moitié des femmes en fait. [Source : Profession Éducation, automne 2020]

Ce chiffre est effrayant…

… Et révoltant ! Il frappe par son ampleur.
On pourrait égrainer des chiffres encore et encore.
Pourtant, les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont restées longtemps un sujet tabou dans la société, dans les familles, au travail… En effet, il était minimisé, voire relégué à l’anecdotique.
Vous savez les classiques, mais toujours usités « oh, ce n’est pas si grave ! », « on peut bien rigoler un peu… », « mais t’étais habillé·e comment en fait ? »

Alors de quoi parle-t-on concrètement ?

Les VSS, ce sont les actes commis contre la volonté d’une personne, et fondés sur les rôles différents que la société attribue aux hommes et aux femmes, et donc sur des relations de pouvoir inégales.
Cela comprend notamment les agissements sexistes ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.
Cette violence peut être de nature physique (des coups), psychologique (dévalorisation, injures), administrative, économique (les inégalités salariales) ou sexuelle (harcèlement sexuel, agressions sexuelles)
Les violences sexistes et sexuelles sont liées entre elles et la petite blague sexiste peut finalement autoriser la violence  »du dessus ».
On peut parler de  »continuum des violences » ou de culture du viol.

À l’origine ? Des stéréotypes de genre

En effet, ces violences sexistes et sexuelles prennent racine dans des stéréotypes de genre. Stéréotypes si profondément ancrés qu’ils n’épargnent aucun milieu social, aucun genre, aucun milieu militant.
Ce sexisme ordinaire se niche parfois dans nos pratiques, nos réactions, nos réflexions, nos petites blagues…
Les inégalités et la violence qui en découlent pénalisent lourdement les femmes et les  »minorités de genre ou d’orientations sexuelles ».

Une charte interne de prévention contre les VSS

Adoptée le 15 octobre 2020 en Conseil national confédéral, la charte d’engagement pour la prévention des violences sexistes et sexuelles est destinée à être mise en œuvre dans toutes les structures militantes du Sgen-CFDT. Le Sgen-CFDT des Pays de Loire l’a signée au congrès d’Angers de 2022.

L’objectif ?

Afficher notre exigence en matière de lutte contre toutes les violences sexistes et sexuelles pour garantir à chaque personne le respect en tout lieu et toute situation.

violences sexistes et sexuelles
Cf. Ci-dessous Ressources complémentaires pour lire l’intégralité de l’entretien avec Catherine Nave-Bekhti.

La signature de la charte par Catherine Nave Bekhti, secrétaire générale de la fédération des Sgen, puis par de nombreux syndicats Sgen-CFDT, est venue traduire notre engagement à l’interne.

Enfin, le congrès fédéral de mai 2021 a unanimement voté en faveur de l’intégration de la charte d’engagement pour la prévention des VSS à ses statuts. C’est une marche supplémentaire pour l’égalité ; c’est décider collectivement de prévenir, de réagir et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles au sein même de notre organisation.

Une charte traduite par des actes

Il s’agit de :

  • Prévenir les comportements, former les militants et militantes, sensibiliser à ces questions.
    Depuis plusieurs mois maintenant, des militant·es se sont formé·es. Ils et elles parcourent la France en présentiel et en visio, à la rencontre des syndicats. Ainsi, ils et elles les sensibilisent aux violences sexistes et sexuelles au travers de webinaires et de formations,
  • Réagir en accompagnant les personnes victimes au sein de notre fédération,
  • Réagir en sanctionnant les personnes ayant commis des VSS au sein du Sgen-CFDT, ce qui peut aboutir à un « dé-mandatement », voire une exclusion de l’organisation.

Le Sgen-CFDT se revendique comme une organisation féministe et inclusive.

Un engagement historique en faveur de l’égalité et de la lutte contre les VSS et un axe fort de notre syndicalisme

  • Dans notre organisation d’abord avec la création d’un groupe de travail permanent sur ces questions,
  • Pour l’égalité professionnelle ensuite, avec la participation active à la négociation du plan national d’action pour l’égalité professionnelle des ministères de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
  • Pour l’égalité filles-garçons / femmes – hommes et l’éducation à la sexualité enfin.

Le Sgen CFDT réaffirme son rôle d’interlocuteur compétent et avisé sur la question des VSST.

Il est temps de réaffirmer notre rôle tant pour les décideurs que dans l’accompagnement des personnels victimes.

Si certain.es en doutaient encore, les violences sexistes et sexuelles au travail concernent bien le syndicalisme.
En effet, le Sgen-CFDT peut et doit agir en revendiquant, en négociant, et en obtenant notamment :

  • une véritable politique de prévention des VSS sur nos lieux de travail (promise dans le plan d’action pour l’égalité professionnelle).

  • l’écoute et la prise en compte de la parole des personnes victimes, mais aussi leur accompagnement par l’institution

  • une politique ferme à l’égard des personnes commettant des VSST

Pour aller plus loin…

Lisez le manifeste féministe CFDT (à retrouver ici).

Participez au Web Café VSST a lieu tous les premiers jeudis de chaque mois de 12 h à 14 h.

Victime de VSST, à qui s’adresser ?

Cellule académique d’écoute et de signalement des actes de violence, discrimination, harcèlement et violences sexistes et sexuelles (il faut se connecter à Etna)