Les enseignantes et enseignants de Lettres à bout de souffle face aux épreuves de français du Bac !

Devant l’absence d’avancées concrètes sur les épreuves de français anticipées (EAF), le Sgen-CFDT écrit au ministre. Les personnels sont à bout de souffle ! Il est encore temps de prendre des décisions concrètes et utiles avant le mois de juin.

Des programmes infaisables !

Le Sgen-CFDT a déjà alerté plusieurs fois sur la charge de travail énorme qui pèse sur les enseignantes et enseignants de Lettres. L’ambition démesurée des programmes tant dans la voie générale que dans la voie technologique en est une des premières causes. Il demande d’acter définitivement une diminution du nombre de textes à étudier pour les épreuves de français. Les épreuves orales porteraient alors sur un minimum de 16 textes (au lieu de 20) en voie générale et de 9 textes (au lieu de 12) en voie technologique. Le rythme des apprentissages est insoutenable pour de nombreux élèves. Ainsi, plutôt que de laisser certains collègues s’épuiser et être contraints de basculer une partie des apprentissages de la classe vers la maison (ce qui est très injuste socialement), le Sgen-CFDT demande au ministre de sortir des faux semblants : le programme est insoutenable pour les élèves et pour les enseignant.es, il faut le réduire officiellement. Et il est encore temps !

Des épreuves de français trop difficiles

Là encore, en voie générale ou en voie technologique, aucun aménagement de la nature des épreuves n’a été consenti. Et pourtant, le faible pourcentage des élèves qui choisit la dissertation sur les œuvres en voie générale suscite des interrogations. Les modalités de l’épreuve écrite de la voie technologique sont inadaptées. La question de grammaire à l’oral n’a aucun sens. Pour le Sgen-CFDT, des pistes raisonnables sont pourtant envisageables : il suffit d’écouter les professeurs !

Une charge de travail insupportable pour les enseignantes et enseignants de Lettresépreuves de français

Souvent dans l’ombre de la réforme du bac à cause des problèmes (réels) posés par les épreuves de spécialité placées en mars, les enseignant.es de Lettres se sentent invisibilisés, et leurs conditions de travail méprisées. Pourtant, ils interviennent aussi en spécialité, et donc potentiellement dans les jurys de grand oral, mais aussi parfois en BTS par exemple. En conséquence, en juin, ils subissent une charge de travail qui n’existe dans aucune autre discipline. En effet, ils enchaînent des journées de correction d’épreuves de français et d’interrogations orales à un rythme effréné. Le Sgen-CFDT demande non seulement la revalorisation des oraux, mais aussi une réorganisation de ces temps, en concertation pour trouver enfin des solutions.

Une responsabilité univoque

Le ministère ne prend pas la mesure de la situation générale des conséquences de sa réforme, et ce, notamment, en se cachant derrière les résultats chiffrés du bac. À coup d’harmonisation et de bienveillance, les notes ne reflètent pas réellement la situation. Le ministère n’a pas réalisé de bilan de la session 2022, et reste sur des représentations théoriques, voire idéologiques de ce qui se passe sur le terrain. Le Sgen-CFDT rappelle avec force que les enseignant.es ne sont pas responsables de la compression des apprentissages, du non-sens des évaluations, des conditions d’apprentissages dégradées pour les élèves. La charge de travail des personnels impacte aussi le climat scolaire, les relations parents/profs, les relations entre personnels. De plus, elle pèse sur leur santé. Comment le ministre pourrait-il le savoir compte tenu de la quasi-inexistence de la médecine du travail dans l’Éducation nationale ?

Pour le Sgen-CFDT, il est urgent de remettre à plat cette réforme. Il est indispensable de définir des objectifs réalistes et des conditions de mise en œuvre qui tiennent compte de la réalité. C’est le sens de son courrier adressé au ministre conjointement avec la Fep-CFDT.

Ci-dessous, un projet de courrier à adapter par chaque équipe.

Projet courrier rectrice et IPR

Pour en savoir plus : notre dossier sur la réforme du lycée