Les PIAL sont généralisés depuis 2022, faisons le point sur ce dispositif.
Le fonctionnement
Les Pôles Inclusif d’Accompagnement Localisés sont animés par 2 ou 3 personnes réparties sur des missions spécifiques :
– les pilotes (personnel de direction ou IEN 1er degré) sont ceux qui ont la responsabilité des décisions. Ce sont des personnel de direction pour les PIAL 2nd degré, des IEN pour les PIAL 1er degré et l’un ou l’autre ou les deux en co-pilotage sur les PIAL interdegrés.
– les coordonnateurs de PIAL sont des personnels Éducation Nationale qui exercent au sein du PIAL. Ils ont la mission supplémentaire de proposer l’organisation du PIAL : répartition des moyens AESH, mise en cohérence des emploi du temps AESH en prenant en compte les besoins et les moyens, anticipation des besoins, etc… Ces missions spécifiques peuvent être portées par des directeurs/trices d’école, des CPE, des coordonnateurs ULIS, PLC, etc… Ils avaient pu auparavant être proposés à des AESH mais cela ne semble plus être le cas… Il y a compensation par une IMP pour ceux qui exercent dans le 2nd degré ou par une journée de décharge dans le 1er degré.
– les AESH référents sont des AESH expérimenté·e·s qui ont un temps dédié à cette mission (en augmentation de leur contrat sans excéder 100% ou en décharge d’accompagnement). Leur rôle est d’accueillir les nouveaux AESH, de faire le lien entre tous les AESH d’un secteur, d’être présent en tant que soutien, support, conseil, recueil de besoins etc… Ils sont des liens entre le corps en création des AESH (en tant que futur nouveau corps professionnel au sein de l’Éducation Nationale) et le reste de la communauté éducative. Ils sont, en ce sens, des partenaires importants des coordonnateurs car ils sont les pairs des autres AESH, avec une place particulière dans l’ensemble de la communauté. La mission d’AESH référent n’est pas forcément liée à un PIAL mais peut-être liée à un secteur géographique.
Les PIALS devraient être un outils au service de l’École Inclusive, mais leur mise en place ne s’est pas faite dans la facilité … Et les AESH font partie de ceux qui en pâtissent.
Ressenti négatif
La mise en place des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Locaux (PIAL) et leur implantation sur tout le territoire ne s’est pas fait dans la facilité. Trop souvent, le PIAL n’est qu’un outil technique de gestion du temps de travail des AESH. Pour le Sgen-CFDT, il doit prendre une autre dimension.
On pourrait réusmé le ressenti de beaucoup d’AESH sur la mise en place des PIAL par
PIAL = PION
tant ce dispositif peine à se mettre en place de manière humaine.
PIAL = pions ?
Suite à plusieurs formations syndicales AESH, nous avons pu évoquer de nombreuses inquiétudes quant aux conditions d’exercices… Mais aussi plusieurs exemples de fonctionnements partagés et réfléchis par les AESH eux-mêmes, facilitant leur travail sur le terrain.
Alors, on supprime tout ?
Finalement, au-delà des moyens, la question est :
Comment associe-t-on les gens à des décisions qui les concernent tout en prenant en compte les besoins (parfois contradictoires) de chacun ?
Question qui ne vaut pas que pour les AESH évidemment…
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas parce qu’un outil est mal utilisé qu’il faut le jeter.
Ainsi vous trouverez un article, paru sur le site national pour éclairer notre position quant à cet outil.
Des évolutions locales
Dans le 44, à compter de la rentrée 2022-2023, les PIAL sont complètement réorganisés. C’est une évolution nationale qui demande à privilégier les PIAL interdegrés.
Il y aura 57 PIAL, tous interdegrés, au lieu de 22, avec l’idée d’avoir une équipe de pas plus de 25 AESH par PIAL. Le pilote de PIAL, chef d’établissement du 2nd degré, devra créer une dynamique pour constituer un collectif d’AESH afin de mutualiser les pratiques et les outils professionnels éprouvés et ainsi de mieux adapter les réponses aux besoins des élèves.
Plus de proximité, l’idée de travail d’équipe et de mutualisation : tout dépendra aussi du pilote…
Le calendrier de réorganisation et la circulaire sont diffusés ainsi que les fiches de poste AESH et fiches de suivi de recrutement.
Des coordonnateurs de PIAL, interlocuteurs privilégiés des AESH, seront nommés d’ici l’été.
Le SgenCFDT revendique la possibilité que des AESH puissent être elle aussi coordonnatrice, reconnaissance de leur expertise et compétences. L’administration ne s’oppose pas au maintien de celles déjà en poste mais favorisera des enseignants.
Quelle sera la place des IEN dans ce dispositif ? Et quid de l’avenir des AESH référent, quand il y en a ?
Pour aller plus loin
Le témoignage éclairant d’un coordinateur de PIAL
Et celui, tout aussi éclairant, d’une AESH référente
Du nouveau sur la coordination de PIAL en mars 2022