Les modalités des ECE SVT changent en 2023. Pour piloter les pratiques des enseignant.es en classe ? Parlons travail !
Les ECE existent depuis longtemps dans les disciplines expérimentales. C’est une épreuve ponctuelle individuelle réalisée par chaque élève de ces disciplines (SVT, Physique chimie, NSI, SI…) dans son lycée, juste après la passation des épreuves écrites de spécialité.
La note obtenue est une des composantes de la note de spécialité.
Les modalités des ECE SVT doivent changer en 2023.
Le Sgen-CFDT revendique le report de ces nouvelles modalités.
Travailler et évaluer les capacités expérimentales, fondement des disciplines expérimentales
Dans les disciplines expérimentales, une grande partie des apprentissages repose sur des travaux pratiques.
En bac général, il ne s’agit pas de former les élèves aux gestes techniques (comme le sont les élèves de bac technologiques STL par exemple).
Il s’agit d’une modalité d’apprentissage incluse dans les programmes, et qui se réalise en groupe à effectif réduit. Ces travaux pratiques permettent l’acquisition de raisonnements et de savoir faire pratiques, au cœur de la démarche expérimentale : observer, manipuler, expérimenter, critiquer, …
Être évalué sur certaines de ces capacités en dehors des épreuves écrites « classiques » est donc banal et très ancré dans les pratiques professionnelles. Pour valoriser ces compétences expérimentales, il a été décidé dans les années 2000 de les prendre en compte d’une part dans le livret scolaire et d’autre part sous la forme d’une épreuve spécifique : l’ ECE.
Sortir du pilotage par les épreuves oui…
Les ECE SVT ont donc une longue histoire évolutive… et ont progressivement acquis une forme assez standardisée. Longtemps, l’organisation de ces épreuves a permis des discussions pédagogiques bienvenues dans les équipes.
D’une épreuve réalisée localement en faisant confiance aux enseignants, on est arrivé à une épreuve très cadrée par des procédures de plus en plus contraignantes.
Et la volonté de l’ancien ministre JM Blanquer de publier la banque de sujets a rajouté à la confusion sur le sens de cette épreuve pour les élèves en laissant penser qu’il serait possible de bachoter.
C’est pourtant une épreuve qui repose avant tout sur des compétences pratiques acquises au cours de scolarité. Sa forme finale a pour principale fonction de vérifier à l’issue de leur parcours, que les élèves ont acquis un niveau de maîtrise suffisant.
Avoir fait entrer cette épreuve dans la note écrite du bac, a certes permis de lui donner de la visibilité et de l’importance. Mais cela a aussi en partie orienté les pratiques quotidiennes des enseignant.es. Chacun.e est conscient de la différence entre les objectifs et modalités des apprentissages liés aux programmes et aux poursuites d’études et l’objectif de réussir cette épreuve ponctuelle. Or la volonté de modifier les modalités de l’épreuve dès 2023 semble pourtant bien liée à une volonté de changer les pratiques. Et ce sans réelle formation continue.
…mais sans précipitation et dans le respect du travail des équipes
Après 3 ans de réforme à marche forcée et 2 ans de crise sanitaire, découvrir en juin 2022 que les modalités de l’épreuve seront fortement bouleversées est particulièrement mal vécu.
Respecter les personnels c’est aussi tenir compte du contexte et choisir la temporalité des mesures.
C’est leur permettre de comprendre l’objectif, donner du sens, or c’est loin d’être le cas dans la majorité des académies. Les exemples proposés comme sujets specimen sont pour la plupart inadaptés car portent sur des parties du programme à traiter après le mois de mars. Etre piloté par une circulaire et un vademecum est révélateur d’un dysfonctionnement grave, d’autant qu’il n’y a aucune urgence pour ces nouvelles modalités.
Le Sgen-CFDT demande donc que ces nouvelles modalités des ECE 2023 en SVT soient reportées à une session ultérieure. Prenons le temps de la formation et de l’appropriation.