La réforme de l’enseignement professionnel vue par les élus du Sgen-CFDT Pays de Loire

Réforme de l'enseignement professionnel : ce que les élus PLP du Sgen Pays de Loire pensent des propositions Blanquer... en gros, orange et entre guillemets.

Des campus d’excellence ancrés dans les territoires :

Depuis sa création en 2001, le label « lycée des métiers » a déjà su s’imposer sur le territoire national, près d’un millier d’établissements étant labellisés aujourd’hui.

Objectif de l’effet campus : aller plus loin que le lycée des métiers et faire émerger au moins 3 grands campus par région.

Une vision très ambitieuse qui concernera peu d’établissements et qui de plus ne coutera pas grand-chose à l’éducation nationale puisque financée par les régions !!

 

De l’apprentissage dans tous les lycées professionnels :

Objectif : création d’une UFA (unité de formation par apprentissage) dans chaque LP

Le SGEN-CFDT rappelle qu’il n’est pas opposé à l’apprentissage public mais s’interroge sur la pertinence de ces ouvertures :

Est-il nécessaire et possible d’ouvrir une UFA dans chaque établissement sachant  que dans certains champs professionnels il est déjà très compliqué de signer un contrat d’apprentissage ?

De plus, tant que des barrières financières, pédagogiques et administratives demeurent, il sera bien difficile de développer l’apprentissage dans nos lycées. Par exemple, il n’est pas possible aujourd’hui que les enseignements donnés aux apprentis  fassent  partie intégrante de nos emplois du temps !

Par ailleurs, le SGEN CFDT des Pays de Loire s’est toujours positionné contre le mixage des publics dans une même classe.

Le développement des formations tournées vers les métiers d’avenir

Objectif : Offrir une carte des formations adaptée aux dynamiques des territoires

Belle initiative ! Néanmoins, les régions n’ont pas attendu M. Le Ministre pour adapter les cartes des formations en fonction des diversités liées à leurs territoires puisque c’est le cas depuis 2009 ! Nos élèves ne sont pas mobiles et cela il faut aussi l’entendre…

La transformation progressive et accompagnée des filières peu insérantes

Objectif : Sur la filière GA, un des objectifs prioritaires est de limiter l’offre de formation et inciter les élèves à se tourner vers d’autres formations du secteur tertiaire ou de la production.

Après avoir connu la fusion des baccalauréats comptabilité et secrétariat en 2011 avec la création du bac pro GA et son nouveau référentiel,

les collègues de GA vont à nouveau être la cible d’un véritable plan social déguisé !

Un partenariat renouvelé avec les entreprises pour favoriser l’insertion des jeunes

Nous ne vous avons pas attendu Monsieur le Ministre pour créer de véritables partenariats pérennes, fruit d’un investissement quotidien des équipes pédagogiques !

Un CAP en 1, 2 ou 3 ans en fonction du profil et des besoins de l’élève

C’est à nouveau déjà le cas Monsieur le Ministre ! Et quels moyens derrière tout cela ? Les équipes dans les LP accompagnent au quotidien et depuis de nombreuses années nos élèves à besoins particuliers (notamment issus de SEGPA ou/et d’ULIS). Il existe déjà des CAP en 1 an post bac. Ce qui est présenté n’est en aucun cas une innovation.

 

Une seconde professionnelle organisée par familles de métiers, pour un parcours plus progressif et plus lisible

Une bonne idée mais comment articuler les souhaits des élèves en 1re et les places disponibles dans les différentes classes du même champ professionnel et parfois existantes dans des lycées différents ?

 

Des enseignements généraux contextualisés et mieux articulés avec les enseignements professionnels grâce à de la co-intervention de professeurs

Encore une bonne idée… Il est vrai que nos collègues d’enseignement général n’avaient jamais pensé à contextualiser leurs enseignements en fonction du secteur d’activité de leurs élèves !

Oui à la co-intervention mais pour la faire vivre il faut que la DGH soit suffisamment abondée en heures profs.

 

En classe terminale, le choix offert entre un module insertion professionnelle et un module poursuite

C’est une bonne mesure. Elle existe déjà en AP mais il faut aller plus loin.

Attention à ne pas faire fonctionner ces modules au détriment d’heures d’enseignement général.

 

En conclusion, le SGEN CFDT PDL, s’il reconnait de bonnes intentions à ce projet,  n’acceptera pas la diminution globale des heures d’enseignement, qui d’après ses calculs, s’élèverait entre 300 et 400 heures sur 3 ans. Le SGEN CFDT PDL attend toujours des propositions qui feraient de la voie professionnelle un tremplin tant vers l’emploi que vers la poursuite d’études.