Rythmes scolaires et inégalités

Les rythmes scolaires : un marronnier qui revient régulièrement dans l'actualité parce qu'il dissimule un conflit d'intérêts. Tourisme, parents, professeurs, associations… Et les élèves dans tout ça ?

Petite remise au point importante sur les rythmes scolaires

C’est Jean-Paul Delahaye qui résume le mieux la situation dans l’extrait ci-dessous.

Nous avons les journées les plus lourdes d’Europe et ce sont les jeunes de milieux populaires qui en pâtissent.

Position de la CFDT, toute la CFDT…

Pour la CFDT (et pas seulement la CFDT Éducation, la précision est importante) une réforme des rythmes qui contribuerait à la réussite de toutes et tous devrait considérer de nombreux paramètres. Il importe de considérer la globalité des temps de l’enfant et du jeune sur tous les temps éducatifs, la charge de travail quotidienne au regard des temps d’apprentissage et d’appropriation, et l’équilibre des semaines et de l’année scolaire de manière générale. Elle devrait s’intéresser à la qualité des transitions entre les structures de la petite enfance (crèche, assistante maternelle, jardins d’éveil) et l’école maternelle. Par ailleurs, elle devrait s’interroger sur la capacité à prendre en charge de manière collective la construction des compétences transversales du socle commun. Elle devrait enfin prendre en compte la diversité des situations (âge des enfants, milieu de vie, conditions d’habitat, conditions climatiques…). Et donc s’inscrire dans les territoires.

Une réorganisation systémique des rythmes scolaires

Organiser les temps de l’enfant, c’est aussi, par répercussion, organiser les temps des parents. Ces derniers sont souvent des salariés avec des droits et des obligations professionnelles… Les rythmes de l’enfant posent nécessairement la question de la conciliation « vie professionnelle‐vie familiale ». Ils ne peuvent se réfléchir sans prendre en compte les possibilités d’organisation du travail dans les entreprises, les évolutions de la société, les questions d’emploi, et l’ensemble de l’offre péri-éducative et son financement, qu’elle soit associative ou venant des collectivités. Pour être juste et effective, la réforme des rythmes scolaires devrait s’inscrire dans un projet de société qui dépasse le seul cadre de l’Éducation nationale. C’est pourquoi elle mériterait sans doute une prise en charge interministérielle.

On ne peut réfléchir aux rythmes scolaires et au bien‐être des enfants sans une vision globale des rythmes de vie. Plus de places dans les crèches, des modes de garde extrascolaires plus développés, des congés parentaux plus courts, mais plus partagés et bien payés favorisent le travail des femmes à temps plein.
Surtout, il faut se donner les moyens qu’un tel projet soit effectif et pas seulement affiché. Pour cela, la méthode est fondamentale.

Pour aller plus loin…

Rythmes scolaires : retour vers le futur avec notre nouveau ministre (2017)

Rythmes scolaires : l’avis du Sgen-CFDT (2018)

Rythmes des profs 1er et 2nd degrés