Le Sgen-CFDT n’a pas voulu entériner le décret créant le corps unique : trop peu de garanties ! Mais le Sgen-CFDT a émis un vote favorable pour le décret relatif à l’échelonnement indiciaire,
au CTM du 16 novembre 2016.
Pourquoi un corps des Psy-EN ?
Les COP et les psychologues scolaires avaient déjà le titre de psychologue, reconnus comme tels dans leur institution, puisque le DECOP et le DEPS figurent sur la liste des diplômes permettant l’usage du titre de psychologue.
Ce corps unique correspond plus à une revendication corporatiste de certains syndicats qu’à un souhait de la profession. Il ne répond pas à une attente des usagers de l’école ni au droit au conseil pour tous.
Un corps unique mais à deux têtes
Le Sgen-CFDT, syndicat général pour tous les personnels de l’EN, revendique des corps uniques dans l’EN, inscrits dans une démarche d’analyse des besoins du public et des missions des personnels ; il refuse toute logique corporatiste.
Le MEN se dote ainsi de personnels essentiellement dédiés à la prise en charge de jeunes à besoins particuliers et en difficulté scolaire, pour répondre aux demandes exponentielles d’examens psychologiques et d’équipes de suivi.
Des obligations de service non harmonisées
La démarche ministérielle reste inachevée, à rebours d’une logique de corps unique, avec des différences révélatrices d’un manque de réflexion quant aux obligations de service du 1er et du 2nd degré : pour les heures (24h/27h), les conditions de travail (36 /39 semaines). Le paradoxe culmine avec « l’indemnité unique à deux taux » actant une disparité inacceptable pour les indemnités (2000 euros/583 euros) !
Des missions très recentrées sur le scolaire
Le MEN a refusé d’intégrer dans le décret toute appellation professionnelle intégrant le conseil en orientation. La dénomination Psy-EN va brouiller la représentation des missions pour les publics et les partenaires dans et hors EN.
Ce recentrage sur l’expertise de la difficulté scolaire risque d’isoler le psychologue par rapport aux équipes et de fragiliser son rôle de conseiller en orientation, laissant de fait le champ de l’information et du conseil aux enseignants.
Une fragilisation du réseau des CIO
Les CIO, lieux d’accueil tout public sur les territoires, spécialisés dans l’accompagnement et l’aide à l’élaboration des parcours scolaires et professionnels, bien identifiés dans cette contribution au SPRO, risquent de s’en trouver fragilisés. La partition du métier entre conseillers d’orientation en CIO transférés aux régions et psychologues de l’EN restant en établissement est toujours une menace.
Quel avenir pour les DCIO ?
Le décret inclut les résultats des négociations PPCR (parcours professionnels, carrière et rémunération) ; ce corps aura trois grades : classe normale, hors-classe et classe exceptionnelle. Ces avancées ne sont pas liées à la création du corps.
L’échelonnement indiciaire, donc la rémunération, est le même que pour les certifiés suite aux négociations PPCR.
Rien sur l’accès aux fonctions de DCIO
Le Sgen demande l’ouverture rapide de discussions sur les modalités, explicites et transparentes, d’accès à la fonction de DCIO, la hors-classe étant « défonctionnalisée ».
Le ministère doit respecter les engagements pris en GT 14 : le taux de 10% de passage à la hors-classe, cette année, devait concerner les COP devenus PsyEN pour permettre la « défonctionnalisation » de la hors-classe et les PE devenus PsyEN pour pallier le retard de constitution de la hors classe dans le corps des PE. Les DCIO accédant au tableau d’avancement devaient être promus en plus de ce quota, ce que refuse le ministère.
Rien sur la reconnaissance des DCIO
Le Sgen-CFDT attend toujours le GT spécifique qui doit traiter de la carrière des DCIO et de la reconnaissance de leurs missions, notamment lors de la création de gros CIO, suite à des fusions.
Quel avenir pour la profession ?
Étant donné le niveau de recrutement à M2 de psychologie, le Sgen-CFDT a obtenu un allègement pour le concours interne. Le MEN a refusé le principe d’un concours sur titre, alors que le PPCR l’encourage.
Un vivier qui risque de se tarir
La multiplication des difficultés du parcours jusqu’à l’obtention de CAF-Psy-EN risque de décourager les candidats, les titulaires de M2 ayant d’autres débouchés.
L’accélération du début de carrière, obtenue en GT14, pour reconnaître la 6ème année de formation, a été englobée dans la revalorisation générale de PPCR.
Le Sgen-CFDT demande qu’elle soit à nouveau reconnue.
Rien sur le passage entre les deux spécialités
Les modalités permettant de passer de l’une à l’autre des spécialités doivent être mises en place. Le décret statutaire fait l’impasse sur ce point qui avait été acté en GT 14 lors des discussions avec le cabinet de la ministre.
Rien sur les allègements de parcours
La prise en compte des expériences professionnelles pour aménager les parcours en instituts de formation, n’est pas définie dans le décret.
Rien sur les VAE permettant la validation d’un M2
Pour les contractuels COP qui n’ont pas le master 2, le Sgen-CFDT sera extrêmement vigilant quant à leur réemploi et à l’organisation sur l’ensemble du territoire de la validation des acquis de l’expérience, avec le CNAM notamment, pour leur permettre de valider le M2 et regagner l’éligibilité au recrutement réservé.
Signez la pétition du Sgen-CFDT pour les contractuels !
Au vu de toutes ces insuffisances, le Sgen-CFDT a voté contre le décret créant le corps unique.
Il continuera à porter ses revendications auprès du ministère pour obtenir de meilleures garanties pour les services et les personnels d’orientation.