Jeudi 10 octobre 2019, une délégation de directeurs et de militants du Sgen-CFDT a rencontré M. Carrière, IA-DASEN de Loire-Atlantique. Nous voulions dénoncer l'empilement des tâches administratives et savoir où en est le protocole de simplification des tâches de direction.
Le Sgen-CFDT 44 a été reçu en audience par Monsieur Carrière
Notre demande d’audience sur le dossier DIRECTION D’ÉCOLE n’était pas liée au suicide de la directrice de Pantin. Cependant ce drame a provoqué un émoi, fait resurgir des demandes récurrentes sur cette mission particulièrement exposée et a libéré la parole de nombreux collègues.
Le Sgen-CFDT intervient régulièrement et depuis plusieurs années auprès de l’administration pour une amélioration des conditions d’exercice des directeurs et directrices d’école et des équipes enseignantes. Et pourtant, il n’y a toujours pas de médecine de prévention à la hauteur des enjeux, et les mesures dites de simplification ne sont pas une réponse suffisante à ce dont directeurs et directrices ont besoin pour exercer leur mission, avec mission première de responsabilités pédagogiques (animation, impulsion, pilotage)
Les directeurs et directrices ont besoin de temps, d’aide administrative, d’échanges entre pairs avec espace de dialogue, d’une revalorisation, d’un autre fonctionnement de l’école. Les écoles ont besoin de personnels supplémentaires, alors qu’aujourd’hui 1 classe = 1 enseignant.
A cette rentrée, au-delà du quotidien déjà trop lourd, se sont ajoutées plusieurs demandes des IEN et cela dans l’urgence (mise à jour PPMS, PCS sur Onde, aménagement scolarité 3 ans, remontées des rencontres AESH/famille…sans parler des demandes émanant des communes, des gestions de conflits…) Il nous a donc semblé indispensable d’interpeler l’IA sur cette surcharge insupportable pour beaucoup de collègues directrices directeurs, déjà épuisés, voire découragés, en cette première période scolaire. Les réponses de l’IA semblent indiquer que les derniers ajouts de travail sont essentiellement descendants – ministère / IA / IEN / écoles – et que l’IA doit rendre des comptes…Nous savions que l’organisation de l’Éducation nationale était très pyramidale mais ce ministère l’amplifie !
Nous l’avons également interpelé sur l’intérêt de poursuivre les Groupes de travail sur la « simplification » des tâches du directeur d’école.
En effet, le Sgen y participe depuis sa création en 2017, avec des avancées positives sur la diminution des enquêtes, la diminution des mails envoyés par les IEN, l’ergonomie des sites académiques. Pourtant, particulièrement depuis la rentrée 2019, les directeurs croulent sous les sollicitations diverses… et se demandent ou tout cela va s’arrêter, sans la moindre perspective de résolution de leur problème d’absence de statut ! Nous nous interrogeons sur l’intérêt de prolonger ces commissions si cela ne permet pas une amélioration réelle des conditions de travail. Qu’en pensez-vous ?
Donc : que va-t-il advenir des directeur·trices et de leur gigantesque charge de travail toujours croissante ?
Des solutions existent, elles doivent devenir une priorité
Nous rappelons à l’IA que nos représentants nationaux ont rencontré le ministre pour lui présenter des propositions à court et moyen terme et que nous dénonçons ce non-respect de l’agenda social 2019 qui devait traiter entre autres le dossier de la direction. Notre syndicalisme n’est pas celui de la chaise vide : pour autant le ministère doit changer ses pratiques.
Combien de directeurs et de directrices évoquent aujourd’hui les injonctions, la difficulté de tout faire dans la précipitation, le temps qui manque et surtout la non-reconnaissance de leur métier… À court terme, le Sgen-CFDT attend donc des solutions visant notamment à abaisser les seuils de décharge. Donner plus de temps dans toutes les écoles, c’est avoir l’assurance d’une plus grande sérénité pour effectuer les nombreuses tâches. Mais cela ne suffira pas. Il faut également passer par une meilleure reconnaissance qui peut se concrétiser par une revalorisation de l’indemnité allouée. Rappelons que cette indemnité est d’environ 7 % supérieure à celle d’un adjoint, une aumône eu égard aux responsabilités qui n’ont fait que croître ces dernières années
Article de Thierry Montfort, directeur d’école du 44, représentant du personnel pour le Sgen-CFDT Pays de Loire.
Nous avions également sollicité les députés, les sénateurs et les maires au printemps de cette année, lors de l’épisode sur les Établissement public des savoirs fondamentaux que tout le monde semble avoir déjà oublié.
Au niveau national
Conditions de travail dans l’Éducation nationale : journée de mobilisation le 6 novembre
Article de Dominique Bruneau sur les actions du Sgen-CFDT national auprès du ministère
Référentiel métier des directeurs d’école
Évolution des décharges des directeurs d’école entre 2014 et 2016
Préservez-vous !
Vous n’êtes pas directeur·trice ? Vous aurez pourtant compris la signification de notre titre… et peut être pour rien au monde vous ne souhaiteriez rentrer un jour dans ce rôle.
Vous êtes directeur·trice et vous comprenez fort bien pourquoi nous parlons de complexification… et peut être n’abandonneriez-vous pour rien au monde ce rôle.
Il y a presque deux ans, nous publiions cet article Directeurs d’écoles : quelle simplification des taches ?
Difficile de ne pas reprendre mot pour mot ces conseils donnés décembre 2017 :
En attendant de pouvoir entrer dans une phase constructive, le Sgen-CFDT recommande aux directeurs et directrices d’école de se limiter à ce qu’ils sont capables de faire dans les temps dédiés strictement à la direction de leur école (pour ceux qui ont une décharge) et à se concentrer sur la sécurité des élèves.
Nous présentons nos condoléances aux proches de la directrice de Pantin qui a laissé une longue et glaçante lettre avant de mourir sur son lieu de travail. Avant même ce dramatique événement, L’audience et cet article étaient déjà prévus, motivés par la surcharge de travail qui a accompagné cette rentrée pour tous les directeurs d’école.