L'appartenance à l'éducation prioritaire (REP ou REP+) des écoles est aujourd'hui dépendante du rattachement à un collège de secteur qui est REP ou REP+... Le Sgen-CFDT Pays de la Loire soutient les écoles isolées, en territoire fragile, qui sont exclues de l'éducation prioritaire...
Écoles isolées injustement exclues de l’éducation prioritaire
En effet, l’appartenance à l’éducation prioritaire des écoles est aujourd’hui dépendante du rattachement à un collège de secteur REP ou REP+.
Depuis plusieurs années, le Sgen-CFDT dénonce la prise en compte de ce seul critère pour évaluer les besoins des écoles. De nombreux cas montrent que la réalité territoriale d’un secteur de recrutement « école » peut être différent du secteur de recrutement, plus large, d’un collège.
Et le Sgen-CFDT encourage par ailleurs la mixité de tels territoires !
Un collège, qui accueillerait en son sein des élèves issus d’écoles éducation prioritaire et des élèves issus d’écoles à public plus favorisé, pourrait enfin prétendre à une certaine mixité sociale !
Mais ne pas reconnaître cette diversité des territoires à l’échelle des écoles, ne peut que renforcer des collèges ghettos (classes sociales défavorisées, ou très favorisées). Cela fragilise également les élèves du premier degré qui ne peuvent bénéficier des mêmes moyens que d’autres écoles, à difficultés égales.
Écoles isolées en pays de la Loire : le Sgen-CFDT aux côtés des équipes
Interventions inlassables du Sgen-CFDT des Pays de Loire
En Pays de la Loire, le Sgen-CFDT bien conscient de l’injustice subie par les écoles isolées multiplie les actions (rencontres, audiences, dossier, alerte en commissions à l’IA, actions avec les parents d’élèves, conférences de presse…).
Par exemple, à l’école Mandela, au pied du sillon de Bretagne, les équipes se mobilisent depuis plus de 7 ans pour revendiquer cette appartenance à l’éducation prioritaire. De nombreuses analyses sociologiques fournies par la ville de Saint-Herblain, confirment la grande fragilité de ce territoire à l’échelle du département et de la Région.
Lors de la mise en place de la carte éducation prioritaire 2014-15, le Sgen-CFDT est intervenu en audience au rectorat, à l’IA et à la préfecture. Ses représentants ont également accompagné les équipes qui ont le soutien du maire de la commune de Saint-Herblain.
Même chose, aux CTSD qui ont suivi comme ici en 2018, le Sgen-CFDT des Pays de Loire a continué d’agir. Il a témoigné d’injustices dans la catégorisation des écoles. Il a rappelé celles qui devraient être soit en REP+ soit en REP, indépendamment de la classification du collège
Cette situation est particulièrement insupportable pour l’école Mandela à Saint-Herblain.
Action école Mandela en Rep +
Depuis 2014, le Sgen-CFDT soutient les équipes et les familles de l’école Mandela de St Herblain dans leurs demandes de moyens. Cette école accueille en effet un public très spécifique, sur l’un des territoires les plus défavorisés des Pays de la Loire. Elle a pourtant perdu les moyens « éducation prioritaire » du fait du non-rattachement à un collège « classé » REP ou REP+.
Les enseignants et enseignantes appuyés par plusieurs syndicats dont le Sgen-CFDT, les parents, les élu·es ont été très mobilisés toute l’année pour faire reconnaître les difficultés de l’école Mandela. En effet, cette école isolée ne bénéficie pas du statut de Rep + mais seulement de celui de Cla. Une prise en compte bien insuffisante de la réalité du terrain.
Mobilisations à venir
Les parents et enseignants ont prévu une action chaque semaine jusqu’au 2 juin (et au-delà), date à laquelle le recteur a accepté de recevoir une délégation (la Députée, le Maire, la Directrice, deux parents, deux représentants de l’intersyndicale). Vous pouvez venir soutenir la délégation ce jeudi 2 juin dès 15 h devant les grilles du rectorat. (audience entre 15 h 30 et 16 h 30)
Le Sgen-CFDT accompagnera encore une fois les collègues lors de cette audience, le 2 juin.
Mobilisations précédentes
Mercredi 25 mai
Journée « école morte » organisée par les parents d’élèves. Une vraie réussite : seulement 10% des élèves présents.
Mardi 24 mai
Une nouvelle mobilisation a eu lieu devant l’école où de nombreux collègues des écoles herblinoises et des collèges sont venus soutenir l’école Mandela en participant à l’after-work apéro !
Ce mardi 24 juin, après de multiples démarches pour alerter le rectorat sur les difficultés rencontrées et la nécessité urgente de répondre aux demandes de l’équipe (dédoublement des classes, temps de concertation, temps de formation, prime …), un rassemblement festif était organisé devant l’école. Toutes les écoles et collège du secteur, reconnaissant la spécificité de cette « école orpheline », sont venues soutenir le mouvement.
Mobilisation du 13 mai
Grève de toute l’équipe enseignante
Parents mobilisés devant l’école puis le rectorat
Elu·es (maire de St Herblain et députée de la circonscription)
Représentants des personnels dont le Sgen-CFDT
Bravo pour cette belle mobilisation ! |
Compte rendu de l’audience :
La délégation (le maire, la députée, la directrice, une parent d’élève et Pascal Lechat, représentant de l’intersyndicale) rappelle les raisons de la mobilisation et dénonce cette injustice qui dure depuis 7 ans. Tous les indicateurs montrent que
l’école primaire Mandela doit revenir dans l’éducation prioritaire en REP+
avec ce qui en découle : le dédoublement des GS, CP et CE1 (3 postes nécessaires), le temps de concertation avec Brigade REP+, la formation, la prime REP+
Le secrétaire général répond que le recteur est enfermé dans une procédure nationale et que la carte de l’éducation prioritaire qui devait être revue en 2019 ne permet pas au recteur d’agir. Il insiste sur les moyens octroyés par le CLA (Contrat local d’accompagnement). Nous lui répondons que ce dispositif ne correspond pas du tout aux besoins de l’école. La DASEN indique la création d’un 3ᵉ CPC sur la circonscription, un RASED et une attention pour les effectifs… La directrice rappelle toute l’énergie nécessaire déployée par l’équipe pour garder un climat scolaire serein ainsi que les principes de la Laïcité. Elle fait référence aux objectifs indiqués dans le projet académique.
La délégation demande des réponses au niveau départemental et académique dans l’attente d’une carte de l’éducation prioritaire révisée au niveau ministériel qui enfin prendrait en compte les écoles dites « isolées » c’est-à-dire dont leur collège n’est pas en EP. Comme cela a été possible pour 3 écoles nantaises en 2015, le recteur pourrait dans un 1er temps attacher administrativement l’école Mandela au Collège Rosa Parks en REP+. La Dasen pourrait dégager des postes surnuméraires permettant des dédoublements et un accompagnement des élèves plus adapté.
Vendredi 6 mai 2022
Nombreuses mobilisations organisées par les parents d’élèves dont le Goûter devant l’école Mandela le vendredi 6 mai 2022.
Revendications pour ces écoles isolées
La principale est bien évidemment de revoir la carte de l’éducation prioritaire. Ainsi, en analysant plus finement au niveau des écoles et non des collèges les situations, la carte serait plus proche des réalités de terrain.
En attendant d’obtenir cette reconnaissance, le Sgen-CFDT des Pays de Loire se bat pour obtenir des compensations.
- Du temps de travail collectif reconnu (formations, concertations…) et une baisse du temps de travail devant élèves,
- Plus de maîtres que de classes. Le dispositif CLA n’étant pas suffisant.
- Une reconnaissance financière pour les personnels des écoles isolées.
La Refonte de la carte éducation prioritaire prévue en 2019 n’a pas eu lieu !
La refonte de la carte de l’éducation prioritaire de 2019 aurait pu enfin intégrer ces écoles isolées. L’institution doit réfléchir plus finement à ses critères pour un classement plus adaptés aux réalités de terrain !
Le Sgen-CFDT a essayé de peser dans ces débats. Il est primordial pour les équipes, les élèves et les parents, de se voir aider à la hauteur des difficultés rencontrées. Pour les équipes, il s’agit principalement d’avoir accès au temps de formation, de concertation, dont bénéficient les équipes en éducation prioritaire (REP+) ainsi qu’aux dédoublements des classes de GS CP CE1. Un statut pérenne, qui reconnait aussi financièrement la difficulté du travail, permettrait une plus grande stabilité des équipes qui se sentent aujourd’hui méprisées.