FAQ : Foire Aux Questions sur l'holacratie. Les questions les plus fréquentes sur l'holacratie et sa mise en place.
Du coup, si ça fonctionne vraiment, comment on fait pour les salaires ? Avec un système comme ça, on ne voit plus bien ce qui justifie les écarts de rémunérations…
En effet, les entreprises privées qui se sont mises à l’holacratie se sont vite rendu compte qu’il allait falloir revoir complètement les questions de salaires, de recrutement, de mérite, de compétences, de pénibilité, de temps de travail, d’évaluation et plus globalement de contrat de travail. Notamment du fait de la fin du lien de subordination. Par exemple, chez Scarabée Biocoop à Rennes, le plus haut salaire ne peut être supérieur à 5 fois le plus bas. Sur la grille de salaires, le rapport entre le plus haut et le plus bas est de 2,33. Les organisations les plus avancées ont mis au point un système d’évaluation entre pairs qui s’attribuent des Badges en fonction des niveaux de compétences et d’expérience (pour aller plus loin, téléchargez le pdf sur les Badges).
Votre halo-machin, là, c’est la formule miracle alors ?
Eh bien malheureusement ou heureusement, non. L’holacratie s’occupe d’organiser le travail mais pas les personnes. Le tableau à double entrée ci-dessous le résume bien. On peut y voir que sur le plan individuel et sur le plan personnel, l’holacratie fournit des règles pour l’espace des rôles et celui des rôles-ations (les relations de travail entre rôles), mais pas pour la dimension personnelle et l’espace des relations. Ceci dit, ces espaces sont interdépendants. La mise en place d’un tel fonctionnement aura donc nécessairement des incidences sur les personnes et sur la vie du groupe, et vice versa. De plus, la plupart des organisations créent rapidement des rôles ou des cercles pour s’occuper de ce que l’on appelait la GRH (Gestion des Ressources Humaines), qu’il s’agisse de développement personnel ou de prendre soin de l’ambiance. Cela peut sembler paradoxal au départ, mais c’est en créant des espaces non-humains (et pas inhumains) que les relations humaines pourront se développer d’autant plus sainement. C’est le principe d’une Institution qui vient médiatiser les relations.
L’outil holacratie n’est-il pas réservé aux entreprises privées ? Ou aux start-up dans le numérique ? Quelle application possible dans le public ?
Il y a actuellement une cinquantaine d’organisations françaises qui ont adopté la Constitution d’Holacracy. Il s’agit principalement d’entreprises privées mais de secteurs différents (un nombre conséquent dans le développement durable, ce qui n’est pas un hasard). Des associations (comme les Colibris, l’Université du Nous) et un service public d’assainissement des eaux de Valenciennes ont également adopté ce nouveau mode de gouvernance. Il peut convenir à n’importe quel collectif humain, d’autant plus dans le service public où le lien de subordination n’a plus grand sens.
Comment mettre en place une telle organisation au sein d’une école ou d’un collège ? Ne pourrions-nous pas en prendre quelques éléments ?
Dans son livre, Brian Robertson donne 4 pistes pour commencer à amorcer le changement. « Changez votre langage et votre culture. Revoyez la description des rôles de l’organisation. Travaillez sur l’organisation et pas seulement dans votre organisation. Rationalisez vos réunions. »
On pourrait même imaginer un tel fonctionnement en classe avec les élèves. Comme dit précédemment, on retrouve le principe d’une institution qui fait tiers dans les relations. Cette répartition des rôles, c’est ce que faisait la pédagogie institutionnelle avec le dispositif des métiers qui est beaucoup repris sous diverses formes, notamment dans les écoles primaires.
Cela peut peut-être marcher à 5 ou 6 mais est-ce que cela peut fonctionner lorsqu’on est très nombreux ?
Pour ce que l’on en sait (la technologie est encore jeune même si la Constitution en est à sa 4ème version), il n’y a pas de limite. Et même au contraire, la bureaucratie et les hiérarchies intermédiaires apparaissent lorsqu’une organisation dépasse environ 30 personnes.
Et le monde extérieur ? Comment fonctionner en holacratie dans un monde qui ne va pas vraiment dans ce sens ?
Effectivement, il faudra que nous fonctionnions avec le rectorat ou d’autres organisations mais il nous suffit de conserver des rôles pour ceux qui sont chargés de nous représenter dans les instances ou réunions avec d’autres partenaires. Toutes les entreprises qui sont passées à l’holacratie ont conservé un rôle de CEO ou PDG « pour l’extérieur ». Chacun sait « à l’intérieur » qu’il ne s’agit plus que d’un rôle de représentation. Il a toute son importance mais qui ne donne pas plus de pouvoir de décision pour autant.
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