Le protocole sanitaire "simplifié" du vendredi 12 février a suscité la colère de nombreux directeur.trices. Le Sgen-CFDT des Pays de la Loire en propose une analyse et ainsi que des outils de gestion "locaux". N'hésitez pas à nous envoyer vos idées. Mutualisons !
Protocole sanitaire du 15 février : le ras le bol des directeur.trices
Un envoi sur les mails des directeur.trices et chefs d’établissement vendredi à 18h15
Depuis le temps qu’on se disait que c’était franchement désagréable de regarder BFMTV pour savoir ce qu’il fallait faire pour accueillir les élèves dans les écoles françaises. Les directeur.trices devraient donc être donc être contents d’avoir été directement destinataire de l’info ? Pas vraiment : l’heure de réception correspond pour beaucoup au décrochage après une semaine « dense ». Ceux qui sont restés connectés malgré le weekend ont eu du mal à digérer l’information. Enfin, faut-il le rappeler : seuls les établissements de la zone B sont concernés, les zones A et C étant en vacances… Et dans la zone B, il y a tous les départements où le virus se répand de façon vertigineuse… Moselle, Nord, Bouches-du-Rhöne.
Simplification des tâches des directeur.trices d’école ?
Difficile de ne pas parler du ridicule des groupes de travail sur la simplification des tâches des directeur.trices d’école : ils font progresser le dossier, certes, mais si lentement que les nouvelles tâches qui incombent aux directeur.trices rendent les progrès quasi-invisibles.
Depuis le début de la crise sanitaire, les directeur.trices sont en première ligne pour l’organisation des protocoles, de la communication aux familles, et de l’enseignement à distance. La prime de « rentrée » initialement prime « Covid », à priori annualisée sur 2021 ne donne pas une grande rentabilité aux heures et au stress engendrés…
Un collègue de Nantes s’est permis un mail en retour au ministère rappelant ses effectifs, son temps de décharge, et une comparaison avec le personnel du collège d’à côté… Édifiant ! n’hésitez pas à faire remonter vos difficultés, pourquoi pas au ministre, mais mettez-nous également en copie car notre oreille est plus attentive.
Surtout ne restez pas seul.es !
Appelez vos collègues de l’école voisine, votre syndicat, vous verrez que vous n’êtes pas seuls.
Sur Nantes le CLIDEN permet aux directeur.trices de la ville de se serrer les coudes et d’obtenir rapidement des réponses : 54 écoles sur 113 en sont membres.
Quelles responsabilités pour les directeur.trices ?
Un constat : les directeur.trices se retrouvent souvent débordés en raison défaillance des services médicaux, des collectivités locales et du manque de remplaçants. Il faut se poser à chaque action la question de savoir : qui a l’autorité ? de quoi a-t-on besoin ? quelles sont mes limites ?
Et surtout ne jamais perdre de vue qu’un directeur.trice absent est beaucoup moins efficace qu’un directeur.trice débordé qui met des priorités.
Directeur.trices : préservez-vous !
Les revendications du Sgen-CFDT sur la direction d’école
Depuis de nombreuses années, le Sgen-CFDT demande au Ministère, et aux directions académiques des réponses claires et concertées aux écoles, aux enseignants, aux directeurs et directrices d’école.
Il est essentiel que ces personnels puissent travailler dans la confiance au sein de leurs écoles.
Pour le Sgen-CFDT, le travail sous injonctions permanentes ne peut définitivement plus s’opérer car il ne fera qu’apporter un supplément de désarroi bien inutile en ces moments difficiles.
L’institution doit sécuriser l’ensemble des personnels et surtout répondre efficacement à leurs interrogations par un soutien quotidien sans faille.
En tout cas, le Sgen-CFDT y sera attentif et continuera de porter ces légitimes revendications.
Protocole sanitaire : qui fait quoi ?
Attention : Ce n’est pas le directeur.trice de l’école qui décide de l’éviction d’un élève ou de la fermeture d’une classe…
Mais alors à quoi sert le protocole ? À se tenir informé et à anticiper les mesures, sans pour autant les devancer… Ce n’est marqué nulle part, mais il semblerait que le directeur.trice soit tenu de contacter lui-même l’ARS, ou la CPAM, ou à Nantes par exemple, la médecine scolaire.
Les questions du médecin (ARS, CPAM ou médecine scolaire)
Merci au témoignage d’une directrice de Nantes Nord, qui a fait face à de nombreux cas + ces dernières semaines, chez les élèves mais aussi les adultes de l’école.
Voici certaines des questions posées par les médecins de la santé scolaire ou de l’ARS
- le masque est-il porté correctement par l’enfant tout le temps ?
- A t-il des symptômes ou pas ?
- les dates de naissances des différentes personnes potentiellement « cas contact »
- Les numéros de téléphones de toutes les personnes potentiellement « cas contact »
- le dernier jour d’école fréquenté
- le type de masque porté : chirurgical, en tissus, fait maison…
- la date du test et la date du résultat
- les temps périscolaires : organisation de la cantine notamment
Qui décide ? Qui communique quoi ?
Une fois toutes ces informations données :
- c’est le médecin (du service de santé scolaire ou de l’ARS) qui contacte directement les familles des enfants positifs et les adultes potentiellement « cas contact »
- ce même médecin (ou un autre) vous contacte pour vous préciser la décision : fermeture de classe ou pas. En attendant vous pouvez « aménager » la situation. En ce qui me concerne, j’ai demandé aux classes concernées de ne pas se rendre en récréation en même temps que d’autres classes
- vous recevrez des courriers (nominatifs pour les adultes, nominatifs ou pas pour les enfants en fonction de l’urgence) qui sont à distribuer (ou à adresser par mail)
Il est important lorsqu’un enfant commence à ressentir des symptômes, que les parents préviennent l’école et le gardent. Et ne pas hésiter à les contacter au plus vite si c’est l’école qui découvre les symptômes
Des documents pour aider les directeur.trices :
« Protocole sanitaire, officiel, incontournable », et remis à jour automatiquement :
Très important : ne pas oublier, avec un pou plusieurs cas + de remplir les formulaires 1 et 2 sur votre ETNA des services académiques 44.
Sur le site du gouvernement, la page d’accueil qui mène vers les protocoles successifs, la foire aux questions : https://www.education.gouv.fr/covid19-ouverture-des-ecoles-modalites-pratiques-et-protocole-sanitaire-305467
Sur le site du gouvernement, des affichettes qui listent les actions à réaliser par les directeur.trices : https://www.education.gouv.fr/suspicion-ou-confirmation-de-cas-covid-19-ce-qu-il-faut-faire-305730
La liste « officielle » d’identification cas 0 et cas contact des services académiques du 44
Un attestation sur l’honneur à faire remplir par la famille si un élève a des symptômes ou est cas contact. Elle ne sert à rien d’autres qu’à « responsabiliser la famille » et la mettre en alerte sur l’importance de prendre les symptômes au sérieux pour protéger la collectivité.
« Des outils utiles », pas sûr d’être remis à jour au rythme des modifications de protocole sanitaire actuelles :
Une fiche « pense bête » pour réunir tous les renseignements concernant les cas + et contacts à remplir avant de contacter l’ARS ou la santé scolaire.
Pour vous persuader qu’il est préférable de « déléguer » les responsabilités :
Le tableau récapitulatif de Thierry Montfort (directeur à Pornichet, et adhérent Sgen-CFDT) sur les différentes procédures possibles dans le 44 (mais la ligne générale est là pour les autres départements aussi)
Les 19 visuels du Sgen-CFDT qui récapitulent le protocole du 12 février (sur facebook)
Les 14 visuels de Charivari sur les différentes communications à faire aux parents (sur Twitter]
Bon courage !