Coronavirus : Accueillir les enfants de soignants et autres

Quels élèves doivent être accueillis dans les écoles et par qui ? Quelles sont les conditions d'hygiène requises pour limiter le risque...

Le 25 mars 2020, le Sgen-CFDT « a rencontré » le ministre de l’Éducation Nationale, le DGRH et le directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) lors d’une visioconférence. Nous nous sommes appuyés sur les témoignages des personnels, sur les remontées de notre réseau de militant·es locaux et sur les réponses données à leurs interventions auprès des hiérarchies académiques. Ainsi, nous essayons faire entendre et reconnaître la réalité vécue par les personnels ainsi que notre analyse de la situation.

ACCUEIL DES ENFANTS DE SOIGNANTS ET AUTRES…enfants de soignants

Quelles sont les professions concernées ?

Voici une liste (actualisée par le Ministère l’Éducation Nationale)  des personnels concernés par l’accueil de leurs enfants dans les écoles. Attention car la liste a déjà été modifiée plusieurs fois.

Dans quelles conditions les volontaires accueillent-ils ces élèves ?

Quelles sont les recommandations sanitaires préconisées pour l’accueil des enfants de soignants ?

Apportez-nous votre témoignage de volontaire (ou de témoin) en remplissant en 5 minutes ce petit formulaire, si vous avez été volontaire ou témoin de ce type d’accueil.

Nous avons besoin de vos retours, pour améliorer cet accueil et vous défendre dans les instances (CHSCTA : comité d’hygiène et sécurité au travail académique) et peut être aussi vous soutenir individuellement. Vous pouvez contacter directement notre représentante au CHSCTA pour le Sgen-CFDT Pays de la Loire (44-49- 53-72-85) pour tous les corps professionnels :

Laurence Charrier :  lcharrier@sgen.cfdt.fr

Vous avez également la possibilité, en tant que personnel de l’Éducation Nationale,  d’appeler un « numéro d’espace d’écoute aux personnels » (partenariat avec la MGEN) , du lundi au vendredi de 8h30 à 18h30 : 0 805 500 005

Vos témoignages :

Sur tous les départements de l’académie, et selon les communes, on observe une grande disparité :

  • conditions d’hygiène parfois désastreuses pour les enfants
    • élèves de maternelle accueillis dans une école élémentaire avec sanitaires inadaptés
    • consignes de nettoyage du matériel utilisé par les élèves non passées, non réalisables, ou réalisées mais à quel prix
    • regroupements qui changent de localisation au fil du temps, déstabilisant des élèves déjà perturbés
    • des enfants qui toussent… pas de masque pour leur mettre et pas de diagnostique sur l’origine de la toux
    • dans certaines écoles où des collègues non volontaires continuent à venir travailler pour assurer la continuité éducative, on peut observer un défilé de parents qui viennent sur rendez-vous chercher le travail pour leur enfant : dans la cour, les couloirs…

Avec la crainte que les enfants de soignants soient, comme on l’entend beaucoup, des porteurs sains. Et surtout qu’en se contaminant entre eux, ils contaminent également leur famille…

  • conditions d’hygiène désastreuses pour les enseignants volontaires :
    • une grande rotation des volontaires (qui interviennent plutôt par demi-journées) donc peu de temps pour prendre connaissance du matériel mis à disposition, du programme à suivre pour les élèves. Pas ou peu de consignes, souvent seulement celles des directeur·trices de l’école d’accueil qui sont parfois eux même en télé-travail.
    • Pas ou peu de matériel : certains sont avertis qu’ils doivent apporter leur gel, masque, gants… S’ils en ont.
  • Justificatifs : sur le 44 le DASEN ne donne plus de justificatif « permanent ». Il fallait, jusqu’au vendredi 24, demander aux directeurs de rédiger les attestations puis les faire valider aux IEN. Ce n’est plus possible non plus. Il semblerait que maintenant seule l’attestation de déplacements dérogatoires soit possible. Avec le délai d’une heure, c’est mission impossible : un pour l’aller et l’autre pour le retour ? Et si on a un accident sur le chemin ? Sur place ?
  • Les conditions de travail du personnel non enseignant : on nous a fait remonter, sur Nantes, le cas d’animateurs bénévoles qui restent sur l’école car les transports publics sont trop rares et que ça ne vaut pas le coup pour eux de rentrer à la maison.
  • Parfois ça marche : on a un exemple (pour l’instant) d’une école où le directeur est présent (presque chaque jour) et accueille les élèves de 2 écoles. Il connait les locaux, les enseignants, les personnels périscolaire et accueil mairie, et tout le monde lui fait confiance, donc ça tourne.

Enfin la question que beaucoup se posent quand on parle de « garder » ces enfants 24h/24, le week-end, pendant les vacances : les professeurs des écoles sont-ils les seuls à pouvoir assurer la continuité de la garderie ? Est-on toujours dans le cadre de la continuité éducative ? Dans certaines communes, on a élargi l’appel au volontariat, avec des critères de sérieux qui s’imposent, mais pas partout.

INFORMATIONS COMMUNIQUÉES PAR LE MINISTRE (le 24 mars) :

  • 30 000 enfants sont actuellement accueillis par 20 000 volontaires.
  • L’accueil est étendu au mercredi, samedi et dimanche.
  • La taille de référence des groupes est de 10 enfants, moins dans les faits.
  • Les personnels qui s’engagent bénéficieront d’une  reconnaissance sur le plan financier.

DEMANDES DU SGEN-CFDT

Le Sgen-CFDT soutient le principe d’organiser l’accueil des enfants de soignant·es et autres personnels exerçant des missions indispensables dans le contexte pandémique. Nous demandons cependant un lien renforcé avec les ARS pour mieux organiser cet accueil. Aussi pour définir des recommandations claires et précises afin de protéger au mieux les personnels qui y participent.

Le Sgen-CFDT est conscient de la pénurie actuelle d’équipements de protection et de la nécessité d’en doter en priorité les soignant·es. Mais nous demandons que les agent·es qui assurent ces accueils bénéficient dès que possible d’équipements adaptés (masques et lunettes).

Les personnels qui participent à l’accueil doivent bénéficier d’équipements adaptés.

Nous proposons aussi que des équipes d’appui médicales, sanitaires et psychologiques soient déployées. Des personnels de l’Éducation nationale peuvent d’ailleurs y contribuer.

Le ministre partage notre souci de garantir la protection des personnels mais s’en tient à la doctrine sanitaire en cours : la nécessité absolue de disposer de gel hydroalcoolique et de savon (fermeture du point d’accueil en leur absence). Les préfets doivent se substituer aux collectivités territoriales si nécessaire. Il ne reconnaît pas cependant la nécessité de masques, en tout cas, tant que les soignant·es n’en seront pas pourvus.

Il accueille a priori favorablement notre proposition de constitution de pools médico-sociaux de soutien aux accueillants.

🔶 Site dédié spécifiquement aux personnels de l’Éducation nationale🔶

🔶 Métropole Ville de Nantes🔶

🔶 Agence Régionale de Santé🔶

Des outils pour informer les élèves et leur famille

🔶 Pour les enfants : le coronavirus en carte mentale 🔶

Les risques d’exposition au CORONAViRUS sur son lieu de travail

À la suite du CHSCT A, les absences autorisées, sans jours de carences, ont été précisées. Lisez notre article sur ce sujet.

Vous pourrez trouver toutes les précisions, réactualisées, dans cet article sur notre site national.

Sur la base de l’article L4124-1 du code du travail, notre employeur doit mettre en œuvre tous les moyens pour éviter que nous soyons atteints par le Coronavirus dans le cadre de notre travail.

En effet, il doit veiller à la sécurité et à la protection de la santé de ses agents. Il doit prendre les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité et protéger leur santé physique (et mentale).
De plus, il veille à adapter les mesures de sécurité afin de tenir compte du changement des circonstances.

Selon le code du travail et la jurisprudence, l’obligation de sécurité de l’employeur doit avoir des résultats. Il ne doit pas seulement diminuer les risques sanitaires, mais les empêcher. L’employeur pourra être tenu responsable en cas d’accident ou de maladie due à des conditions de travail.

Les consignes données doivent donc être adaptées à cette exigence.

Les mesures visant à assurer des enseignements à distance aux élèves permettent en partie d’assurer la continuité du service public tout en en satisfaisant à cette exigence quand les circonstances l’exigent (« cluster »).

La continuité du service public d’éducation ne peut en aucun cas se faire au détriment de la santé au travail des agents.

Politique de prévention pour chaque collectif de travail

Cette situation est l’occasion de rappeler l’importance d’une politique de prévention sur les lieux de travail et pour chaque collectif de travail. L’accès des agents aux registres, la mise à jour annuelle du document unique d’évaluation des risques, sous la responsabilité du chef de service, d’établissement, ou de l’IEN, n’en sont que plus importants ; tout comme le besoin pour chacune et chacun d’avoir les bonnes informations et de pouvoir échanger sur l’ensemble des questions liées à la prévention dans un service ou un établissement.

Consultez notre dossier Sgen-CFDT Pays de Loire « Comment assurer la santé et la sécurité au travail« .