ESPE : au mépris du ministre, opposons le professionnalisme des équipes !

Alors que l’ESPÉ de l’Académie de Nantes s’apprête à renouveler son équipe de direction, des inquiétudes pèsent sur l’avenir de la formation des enseignants et des CPE.

ESPE : les conséquences de la fin de la formation inter degrésESPÉ

La formation des enseignants du 1er degré et celle des enseignants du secondaire sont aujourd’hui alignées (le Master MEEF) et permettent de développer des moments de travail inter degré utiles pour envisager la continuité des parcours des élèves. Les annonces concernant une réforme de la formation des enseignants du 1er degré laissent craindre une formation disjointe de celle des enseignants du secondaire. Une formation des enseignants pensée dans un continuum entre la licence et les premières années de titularisation nous semblerait une évolution positive, pour peu qu’elle permette le travail inter degré mais aussi inter parcours (travail en commun entre des enseignants de différentes disciplines et des CPE) et qu’elle soit prise en charge par des équipes, spécialistes de la formation des enseignants.

Quel avenir pour les ESPE ?

Cet été, pas moins de deux rapports ont été remis au MEN et au MESR sur cette question. Le rapport d’information du Sénat du 25 juillet sur le métier d’enseignant, sur lequel Blanquer semble s’appuyer, s’emploie à nier l’ampleur de la tâche réalisée depuis 5 ans pour concilier une préparation aux concours en première année, des objectifs de professionnalisation avec notamment un stage en responsabilité la 2e année, une formation de niveau master avec la réalisation d’un mémoire de recherche. Si la réflexion sur la place du concours est d’actualité, la proposition de « transformer les ESPE en structures sans formateurs propres, faisant appel aux ressources de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur » est particulièrement méprisante ; elle traduit une méconnaissance de l’activité des formateurs des ESPÉ, de leur identité et de leurs compétences. Soutenir qu’ils auraient perdu toute légitimité parce qu’ils n’exercent plus dans un établissement scolaire contribue à l’« ESPE-bashing » qui ne cesse de se faire entendre.

La présidence de l’Université de Nantes refuse d’ailleurs d’entendre les besoins de recrutement de formateurs à temps plein et de Maitres de conférences à l’ESPE. A quand la reconnaissance de la spécificité d’un métier qui s’apprend et qui nécessite une formation particulière encadrée par des équipes pluri-disciplinaires, pluri-catégorielles, et pluri-institutionnelles ??

Plus de détails sur le site du SGEN-CFDT :  https://www.sgen-cfdt.fr/actu/formation-des-enseignants-deux-nouveaux-rapports-serieusement-divergents/